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Attention : cette rubrique est informative et ne doit en aucun cas remplacer la visite chez un vétérinaire, en cas de doute contactez le vôtre IMMEDIATEMENT.


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Mon chien s'est fait piquer par une guêpe ou une abeille

Mon chien et les fêtes de fin d'année

Mon chien a des tiques

Mon chien s'est fait mordre par une vipère

Intoxication par le spathiphyllum chez le chien

Intoxication à l'alphachloralose ou chloralose (raticide, souricide, taupicide, corvicide) chez le chien

Intoxication au paraquat chez le chien

Intoxication par la nicotine chez le chien

Intoxication du chien par le paracétamol

Intoxication par le cannabis chez le chien

Intoxication à l'aspirine chez le chien

Intoxication du chien par le glyphosate (herbicide)

Mon chien a mangé du chocolat

Intoxication par l'antigel chez le chien

Intoxication par le muguet chez le chien

Intoxication par le laurier rose chez le chien

Intoxication par les raticides chez le chien

Intoxication par l'oignon, l'ail et l'échalote chez le chien

Intoxication par le sel (chlorure de sodium) chez le chien

Mon chien a joué avec des chenilles processionnaires

Mon chien a un abcès, une masse, une tuméfaction

Mon chien a un épillet

Mon chien s'est fait attaquer par un sanglier

Mon chien a été piqué par des méduses

Mon chien s'est fait accidenter

Mon chien a une fracture ouverte

Mon chien cardiaque fait une crise

Mon chien a une peau sur l'oeil

Mon chien a une plaie

Mon chien vomit

Mon chien urine du sang

Mon chien a des urines foncées

Mon chien ne mange plus

Mon chien s'est fait mordre

Mon chien s'est coupé le coussinet

Syndrome de dilatation torsion de l'estomac chez le chien



MON CHIEN S’EST FAIT PIQUER PAR UNE GUÊPE OU UNE ABEILLE

CONDUITE À TENIR EN URGENCE

Parmi les insectes qui peuvent piquer les chiens et être responsables de complications, on trouve divers hyménoptères comme les guêpes, les abeilles, les frelons, les bourdons. Il existe de très nombreuses espèces de guêpes. Contrairement à l’abeille ou aux bourdons, les guêpes et les frelons ne perdent pas leur dard et peuvent piquer le chien plusieurs fois de suite.

Les piqûres surviennent en été et surtout par temps orageux. C’est souvent en essayant d’attraper une guêpe ou une abeille que les chiens se font piquer au museau. Les piqûres peuvent aussi se produire à l’intérieur de la gueule si le chien avale la guêpe en l’attrapant ou mange de la nourriture sur laquelle se trouve une guêpe. Plus rarement, le chien peut déranger un nid de guêpe et se faire piquer. On estime que 20 guêpes peuvent tuer un chien de 5 kg.

Commencez par localiser l’endroit de la piqûre en veillant à ne pas vous faire mordre à cause de la très vive douleur provoquée par la piqûre. Les zones les plus touchées sont celles qui ont peu de poils et plus particulièrement le museau, les oreilles et les pattes. Au niveau de la zone concernée, la peau est surélevée avec des petites plaques ou des petits boutons. Si le dard est présent, il faut le retirer rapidement avec une pince à épiler. En cas de piqûres multiples, compter le nombre de dards. (Eventuellement : approcher avec précaution l’extrémité d’une cigarette allumée pour que la chaleur détruise le venin. Appliquer localement un antiseptique. Pour une guêpe on peut aussi appliquer du vinaigre ou, pour une piqûre d’abeille, de l’eau de javel à 10%, votre vétérinaire sera votre meilleur réflex cela dit!)

 

ATTENTION : si le chien a avalé la guêpe, s’il a déjà fait des allergies aux piqûres de guêpe ou est victime de plusieurs piqûres simultanées, les conséquences peuvent très violentes et il faut consulter sans délai.

Une abeille qui pique libère une phéromone qui alerte la colonie et peut être responsable de piqûres en séries.

GRAVITE

Urgence vétérinaire vraie ou relative selon la localisation des piqûres, leur nombre, etc …
En cas d’allergie, un choc anaphylactique mortel peut se développer rapidement.

PRINCIPAUX SYMPTOMES ET MECANISMES D’ACTION

Le venin contient diverses substances toxiques (phospholipase A2, histamine, sérotonine). En dehors de la douleur, vive et immédiate, d’autres signes apparaissent entre quelques minutes et quelques heures. Il s’agit le plus souvent de signes locaux au niveau de la piqûre (œdème).

Dans les formes graves, en cas de piqûres multiples, d’allergie, … le tableau clinique peut comporter :

Des signes généraux, comme une hyperthermie, des muqueuses pâles, des troubles cardiaques et parfois un état de choc conduisant à une mort rapide
Des troubles respiratoires, en particulier en cas d’allergie. La gorge et la tête peuvent enfler rapidement
Des signes digestifs : vomissements, parfois avec du sang, diarrhée hémorragique
Des troubles rénaux : hématurie (destruction des globules rouges par le venin), insuffisance rénale aiguë.

VETERINAIRE A DOMICILE – SERVICE D’URGENCE VETERINAIRE

Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.
En son absence, pour ce type d’urgence, et surtout en cas d’allergie connue, de piqûres multiples, de signes cliniques importants, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable.

 HOSPITALISATION

Pour les formes simples, elle n’est pas nécessaire. En revanche, dans les cas les plus graves, l’hospitalisation peut être indispensable et nécessiter des mesures de réanimation pouvant aller jusqu’à la réalisation d’une trachéotomie.


MON CHIEN ET LES FÊTES DE FIN D’ANNÉE

Les fêtes de fin d’année exposent votre chien à des risques particuliers : tables bien fournies, décorations des sapins, agitation familiale, …

DANGERS DES SAPINS DE NOËL 

Principaux risques :

Les chiens sont facilement attirés par les décorations des sapins et ont tendance à vouloir jouer avec, à mâchonner ou à tirer les branches. Il n’est pas exceptionnel qu’ils arrivent à faire tomber le sapin ou qu’ils ingèrent des figurines, des morceaux de verre ou des morceaux de guirlandes, … Les cheveux d’ange, guirlandes, … peuvent être responsables d’occlusions digestives particulièrement graves.

La neige artificielle en bombe est souvent toxique, surtout quand elle vient d’être déposée et peut provoquer des troubles digestifs : irritation de la bouche avec salivation intense, vomissements, … Heureusement ces troubles sont souvent bénins et passagers.

Les guirlandes électriques peuvent être responsables de brûlures de la gueule mais aussi d’une électrocution et de la mort.


Prévenir les risques liés aux sapins de noël:

Pour prévenir ces risques, il est conseillé de bien stabiliser le sapin, de mettre les décorations les plus dangereuses ou les plus fragiles en partie haute de l’arbre, d’éviter les décorations en verre, la neige artificielle (ou les sapins « enneigés ») et les cheveux d’ange.

Il faut éteindre les guirlandes lumineuses la nuit ou lorsque le chien est laissé sans surveillance. On peut aussi utiliser des répulsifs : écorces d’agrumes au pied du sapin, essence d’eucalyptus pulvérisée sur les branches basses, …

En cas d’électrocution, AVANT DE TOUCHER LE CHIEN, COUPER LE COURANT, le placer sur le côté droit et étirer sa tête s’il est inconscient . Le recouvrir d’une couverture et le conduire immédiatement au service d’urgence où il sera hospitalisé.

 
DANGERS DES CADEAUX :

Il faut particulièrement faire attention aux rubans qui accompagnent les paquets cadeaux. Leur ingestion est régulièrement la cause de très graves occlusions digestives chez le chien.

Les chiens peuvent aussi ingérer des morceaux de jouets, de pièces de construction, … Il est conseillé de mettre les cadeaux au dernier moment et de ne rien laisser trainer après leur ouverture.

 
DANGERS DES DÉCORATIONS FLORALES : 

Principaux risques

La quasi totalité des plantes décoratives utilisées à l’occasion des fêtes de fin d’année sont toxiques :

Le gui : les rameaux et surtout les baies blanches sont très dangereuses. Deux ou trois peuvent suffire pour mettre en jeu la vie d’un chien. Les premiers symptômes sont une salivation importante, des vomissements, de la diarrhée. Des troubles nerveux et cardiaques apparaissent ensuite et sont rapidement suivis d’un coma et de la mort.
Le houx : les feuilles et les fruits rouges sont très toxiques. Leur ingestion provoque une somnolence, des troubles digestifs et parfois un coma et la mort du chien.
Le poinsettia, encore appelé « étoile de Noël » et plus particulièrement ses feuilles et ses tiges sont dangereuses. Leur ingestion peut provoquer une irritation de la bouche avec une salivation importante et une gastro-entérite, généralement modérée.
Les jacinthes sont facilement déterrées et partiellement ingérées par certains chiens. Elles peuvent alors être à l’origine de troubles digestifs bénins (salivation, gastro-entérite) mais aussi de troubles nerveux et cardiaques graves.
L’if est souvent utilisé dans les couronnes de Noël qui décorent les portes d’entrée, les tables, …L’ingestion des quelques feuilles provoque la mort en quelques heures.

Prévenir les risques liés aux décorations florales

Il est prudent d’éviter les plantes à risque ou de les mettre hors de portée des chiens. On peut aussi utiliser des substances dissuasives ou répulsives : pulvérisation (régulière) de jus de citron ou de sauce pimentée (type Tabasco), écorces d’agrumes (mandarine en particulier) au pied des plantes, … Chaque fois que c’est possible, il faut préférer les décorations artificielles (en plastique, tissu).

Premiers gestes en urgence

Si on voit le chien ingérer des plantes toxiques, lui ôter tous les débris végétaux de la gueule, en prenant soin de ne pas se faire mordre, puis emmener tout de suite le chien aux urgences vétérinaires, en prenant soin d’amener un échantillon de la plante en cause. NE JAMAIS FAIRE BOIRE DE LAIT.

 
DANGERS DES ALIMENTS FESTIFS 

Principaux risques

Le chocolat, lorsqu’il est ingéré en grande quantité (chien qui vole un ballotin par exemple) est toxique. Le cacao contient de la théobromine. Contrairement à l’homme, le chien métabolise et élimine cette substance beaucoup plus mal et beaucoup plus lentement. Le chocolat noir est beaucoup plus riche en théobromine que le chocolat au lait, et donc plus toxique.

Cette substance est à l’origine de troubles cardiaques, respiratoires, neurologiques et digestifs. Les principaux symptômes sont de l’agitation, de la nervosité, des tremblements, une salivation anormale, parfois des vomissements ou des convulsions. La mort peut survenir à la suite d’une syncope cardio-respiratoire, 3 à 72 heures après l’ingestion.

Le foie gras est très appétant pour les chiens. Une ingestion importante peut être responsable d’une pancréatite aiguë qui nécessite alors une hospitalisation d’urgence.

Les aliments salés (saumon fumé, plats en sauce, …) peuvent être responsables de gastro-entérite. Ils sont particulièrement déconseillés chez les chiens âgés, insuffisants cardiaques ou insuffisants rénaux.

Le champagne. Les jeunes chiens aiment bien jouer avec les bouchons et il n’est pas rare qu’ils les avalent. Une occlusion digestive est alors la règle.

 
Prévenir les risques liés aux aliments festifs

Il ne faut pas donner les restes de tables au chien, même le jour de Noël et il faut placer les aliments à risque en dehors de la portée des chiens. Il est également prudent de compter les bouchons de champagne en fin de soirée.

En cas d’intoxication par le chocolat, l’hospitalisation doit être envisagée sans délai pour mettre en place une réanimation médicale intensive car il n’existe pas d’antidote spécifique.


DANGERS LIÉS AUX INVITÉS ET À L’AMBIANCE 

Principaux risques

Les personnes nombreuses et étrangères, l’agitation, la musique, les enfants, … peuvent être très anxiogènes pour certains chiens et être la cause de fugues (et d’accident de la rue). D’autres au contraire se terrent dans une cachette ou leur panier. Le chien anxieux et acculé dans un coin ou sous une table risque fort de mordre.

 
Prévenir les risques liés aux perturbations de l’environnement

Il est souhaitable de mettre le panier du chien dans un endroit calme, en dehors du passage et d’interdire aux enfants d’aller le déranger. Pendant les repas festifs, plus que jamais il faut interdire au chien de rester sous la table, en particulier s’il y a des enfants. Il peut être utile de brancher un diffuseur de phéromones (ou de lui mettre un collier imprégné de phéromones), disponible chez votre vétérinaire.

 
QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?

En période de fêtes, en cas de problème, votre vétérinaire n'est pas toujours disponible, regardez qui est le vétérinaire de garde, la consultation dans un service d’urgence ouvert 24 heures sur 24 et 365 jours par an reste l’option la plus sûre, en particulier si des examens complémentaires (radiographie par exemple) ou des soins intensifs (en cas de déshydratation, de troubles cardiaques, neurologiques, …) sont nécessaires. Dans l’intérêt de votre animal, l’hospitalisation est alors l’option à privilégier.

Cependant certains services du genres ne sont malheureusement pas de confiance, demandez donc à votre vétérinaire au préalable qui vous devriez contacter dans de pareilles circonstances.



MON CHIEN A DES TIQUES

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Pour enlever les tiques le meilleur moyen est d’utiliser un crochet à tique, disponible chez votre vétérinaire. Pensez à vous en procurer un avant de partir en promenade !

Retirer une tique avec un crochet adapté est un geste simple et non douloureux. On choisit le crochet d’une taille adaptée à celle de la tique à retirer (il existe 2 tailles, vendues ensemble). On positionne le crochet contre la peau et on avance la fente en abordant le parasite de côté, au niveau de sa tête. Il suffit ensuite de faire tourner le crochet en le soulevant très légèrement. La tique se détache alors après deux ou trois tours. Il suffit alors de désinfecter la zone de la piqûre et de détruire la tique.

Si vous avez trouvé une tique sur votre chien, elle n’est sans doute pas seule ! Alors, faites une inspection attentive sans rien oublier : intérieur des oreilles, zones de peau fine à la base des pattes, …

CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE


Ne pas presser la tique entre ses doigts, pour ne pas favoriser le passage de sa salive qui contient les agents infectieux ou parasitaires éventuels.
Ne pas tirer sur la tique, ne pas utiliser de pince à épiler. Outre le risque précédent, on a une forte probabilité de « laisser la tête » (ou plus exactement le rostre de la tique) dans la peau du chien. Cela provoque généralement une petite inflammation, une infection ou la formation d’un kyste.
Ne pas utiliser d’alcool ou d’éther. Cela ne permettra pas de retirer la tique en entier.
Ne jamais tenter de brûler la tique avec un briquet.

GRAVITÉ


C’est une urgence vétérinaire relative.
Plus vite on retire la tique, plus on limite le risque de transmission de maladies. Si la tique est grosse, elle s’est gorgée de sang et est probablement en place depuis un certain temps. Le risque est alors plus important.
Les tiques peuvent transmettre des maladies. Les plus courantes sont la piroplasmose (ou babésiose), l’ehrlichiose et la maladie de Lyme (ou borréliose). Heureusement, toutes les tiques ne transmettent pas de maladie. Seulement certaines sont contaminantes.
Selon les agents infectieux, la durée d’incubation de ces maladies varie entre 7 jours et 3 semaines. Pendant cette période, il faudra donc surveiller attentivement votre chien : prise de la température, aspect des urines, … En cas de fièvre, d’urines marron foncé, de boiterie, d’abattement, … n’hésitez pas à consulter le vétérinaire.

PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES :


Les tiques sont des acariens très répandus. Il en existe une multitude d’espèces différentes. Les plus couramment rencontrées chez le chien sont : Dermacentor reticulatus, Rhipicephalus sanguineus, Ixodes ricinus. On trouve des tiques dans de très nombreux endroits : bois, prés, broussailles, parcs, jardins, chenils, … A l’occasion d’une promenade ou d’une simple sortie dans le jardin, le chien peut attraper des tiques, en particulier au printemps et à l’automne. Les chiens de chasse, les chiens vivant à l’extérieur, … sont bien sûr plus exposés.


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si vous n’avez pas ce qu’il faut pour retirer la tique ou si votre chien présente des symptômes anormaux, montrez le à votre vétérinaire traitant. En son absence, ou si des signes cliniques sont présents (fièvre, abattement, urines marron foncé, boiterie, …), il faut vous rendre dans un service d’urgence vétérinaire. N’appelez pas un vétérinaire à domicile, il ne pourra pas effectuer les analyses sanguines nécessaires à l’établissement d’un diagnostic précis ou, pour les cas les plus graves, mettre en place la réanimation médicale nécessaire pour combattre les complications rénales ou hépatiques de certaines des maladies transmises par les tiques.


HOSPITALISATION


Elle n’a pas lieu d’être si votre chien ne présente pas de symptôme inquiétant. En revanche, si des signes cliniques sont présents, l’hospitalisation est souvent nécessaire et parfois même indispensable dans les cas graves.



MON CHIEN S’EST FAIT MORDRE PAR UNE VIPÈRE

CONDUITE A TENIR EN URGENCE

Recueillez des informations sur le type serpent

Dans la mesure du possible, essayez de reconnaître l’espèce en cause.En Belgique, la Vipère péliade est le seul serpent venimeux de notre faune. Très rare, elle n'existe que dans l'extrême sud-ouest de la Wallonie, de part et d'autre de la pointe de Givet. Les populations y sont relictuelles et possèdent une valeur patrimoniale très élevée. Ce petit serpent subit un déclin très important, il est actuellement menacé d'extinction et fait l'objet d'un plan d'action.  En France, les vipères qui sont venimeuses (Vipera aspis, Vipera berus et, plus rares, Vipera ursinii et Vipera seoanei). Bien évidemment, ne tentez pas de capturer le serpent incriminé. La totalité du venin n’est pas injecté la première fois et la vipère peut mordre de nouveau. Essayez éventuellement d’en prendre une photo.


PREMIERS GESTES


Il faut avant tout calmer le chien et éviter tout stress ou effort qui favoriserait la diffusion rapide du venin en augmentant le débit sanguin. Il faut si possible le porter dans une couverture.

On peut appliquer des compresses d’eau froide ou une poche de glace sur la zone mordue (en intercalant un linge propre contre la peau) pour apaiser la douleur et limiter la diffusion du venin. On peut aussi désinfecter la plaie avec un produit sans alcool.

En cas de morsure sur une patte, immobiliser le membre atteint avec une attelle et une bande non serrée. Amener rapidement l’animal chez le vétérinaire.


GESTES A NE PAS FAIRE OU INUTILES


Ne pas inciser la morsure (aggravation du risque d’infection), ne pas aspirer le venin par succion (risque de contamination du secouriste en cas de plaie buccale), ne pas utiliser de l’alcool ou de l’éther (augmente la diffusion du venin), ne pas injecter un sérum antivenimeux (risque de choc allergique), ne pas poser un garrot (aggravation des lésions locales), ne pas mettre du chaud ou une flamme au niveau de la morsure (le venin de serpent n’est pas sensible à la chaleur), ne pas utiliser un Aspivenin (petite pompe destinée à aspirer le venin qui n’a qu’un éventuel effet placebo)


GRAVITÉ


Environ 10% des morsures de vipères sont suivies d’une envenimation et environ 10% des envenimations sont graves. Les chiens de petite taille sont plus sensibles.
Les jeunes vipères sont moins dangereuses. Elles ont une quantité moindre de venin. Néanmoins, une vipère est dangereuse dès la naissance.
Les signes cliniques apparaissent entre 30 minutes et 3 heures. L’évolution des troubles s’étale sur quelques heures à quelques jours. Ils se manifestent localement sous forme d’œdème, de boiterie, d’hémorragie et de nécrose localisée. La trace des crochets est visible sous forme de parfois un, ou plus souvent deux petits points distants de 0,5 à 1 cm.
Chez le chien, des signes généraux peuvent apparaître : abattement, fièvre, anémie, hémorragies, épistaxis, pétéchies, ictère, diarrhée, vomissements, troubles du rythme cardiaque, convulsions, paralysie, urines foncées voire couleur thé ou café,…
Les morsures aux babines peuvent entrainer des troubles respiratoires. Les complications de CIVD et d’insuffisance rénale sont souvent particulièrement graves.
Dans les formes graves, le pronostic est réservé et un certain nombre de cas sont mortels. C’est donc potentiellement une Urgence vétérinaire vraie.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


Les accidents se produisent généralement de mars à novembre, période d’activité des vipères. Ils sont plus fréquents au printemps (les vipères sont plus agressives) et à l’automne (période de la chasse). Les vipères sont en général peureuses. Pour entrainer leur fuite, il faut, lors de sa promenade frapper le sol avec un bâton et bien surveiller son chien.
Vipera aspis se trouve au sud d’une ligne Nantes-Nancy, sauf en région méditerranéenne, dans les friches, les bocages, les broussailles, en terrain plutôt sec.
Vipera berus (ou vipère péliade) se trouve au nord de la ligne Nantes-Nancy, dans le Massif central et le Jura, en terrains variés et parfois humides ou marécageux.
Vipera ursinii (Provence) et Vipera seoanei (Pays basque) sont beaucoup plus rares.


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, ou si vous êtes en vacances, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, une surveillance vétérinaire prolongée doit être mise en place, un traitement de l’état de choc, des examens complémentaires (biologies, …) sont nécessaires pour dépister des complications de CIVD ou d’insuffisance rénale.


HOSPITALISATION


Souvent nécessaire et même indispensable dans les cas graves, chez les chiens de petite taille, les animaux âgés ou malades. Selon la situation, des analyses sanguines permettront d’évaluer l’importance de l’anémie, de mettre en place des perfusions adaptées,…



INTOXICATION PAR LE SPATHIPHYLLUM CHEZ LE CHIEN

CONDUITE À TENIR EN URGENCE


Le Spathiphyllum est une plante d’intérieur très courante, de la famille des Aracées. C’est une intoxication fréquente chez le chien. L’intoxication se produit par mâchonnement de feuilles ou de tiges mais aussi par projection de sève dans l’œil ou sur la peau. L’ingestion de plantes non mâchées occasionne peu de signes cliniques graves.

Retirer les plantes de la gueule du chien en veillant à ne pas se faire mordre, avec des gants de ménage et en se protégeant les yeux. En cas de contamination cutanée, empêcher que le chien se lèche.

Les signes cliniques apparaissent en quelques minutes. Il faut donc faire immédiatement un nettoyage à l’eau abondant des zones irritées (peau, cavité buccale). Pour les yeux ont utilisera de préférence du sérum physiologique.

Ne pas faire vomir le chien.

Faire boire du lait ou du jus de citron vert (pour faire précipiter les cristaux d’oxalate de calcium dans le tube digestif).
Prendre un échantillon des plantes, une photo ou encore mieux, l’étiquette s’il y en a une. Ces éléments seront précieux pour le vétérinaire.

GRAVITÉ


Urgence vétérinaire vraie.
Le pronostic est bon pour les formes mineures mais réservé en cas d’intoxication grave. Des perforations de l’estomac ou de l’œsophage sont décrites.


PRINCIPAUX SYMPTÔMES ET MÉCANISMES D’ACTION


Le latex libéré par les feuilles et tiges est très irritant, voire caustique. La toxicité fait intervenir des cristaux d’oxalates se présentant sous forme de « micro-aiguilles » et une enzyme, la dumbcaïne. Les micro-aiguilles « transpercent » les tissus du chien, ce qui favoriserait alors la pénétration de la dumbcaïne. L’enzyme déclenche ensuite une réaction inflammatoire violente.

Les signes cliniques sont dominés par des troubles digestifs : anorexie, ptyalisme, vomissements, diarrhée parfois hémorragique.


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable.


HOSPITALISATION


Souvent nécessaire et même indispensable dans les cas graves. Selon la situation, des examens complémentaires, des perfusions adaptées, … peuvent être nécessaires.



INTOXICATION À L’ALPHACHLORALOSE OU CHLORALOSE (RATICIDE, SOURICIDE, TAUPICIDE, CORVICIDE) CHEZ LE CHIEN

CONDUITE A TENIR


L’alphachloralose, également appelée chloralose ou gluco-chloral, est un produit toxique utilisé pour lutter contre de nombreux nuisibles : rats, souris, taupes, corbeaux,… Il se présente généralement sous forme d’appâts prêts à l’emploi ou de poudre concentrée à mélanger avec du blé. Il existe de nombreuses présentations commerciales : Caussade ®, Taupicine ® (dans sa version « récente », depuis l’interdiction de la strychnine).

L’intoxication du chien par des raticides est une intoxication très fréquente, en particulier pour les chiens qui ont accès à des endroits fréquentés par les rongeurs : exploitations agricoles, clubs hippiques, remises, greniers, caves, … En cas d’ingestion de raticides, dans la mesure du possible, prendre l’emballage du produit suspecté pour le montrer au vétérinaire. En effet, il existe de très nombreuses sortes de raticides.

L’intoxication résulte généralement de l’ingestion accidentelle d’appâts. Si l’ingestion est récente (moins de 2 heures) et si l’état du chien le permet, il est conseillé de le faire vomir. Administrer du charbon végétal activé (5 ml/kg par voie orale) pour neutraliser le produit.

En revanche, si des troubles neurologiques sont présents, l’administration de vomitifs est contre-indiquée. Il est important de réchauffer le chien (couverture, bouillottes) pour lutter contre l’hypothermie associée à cette intoxication et de la maintenir au calme le temps de le transférer sans délai chez le vétérinaire.


GRAVITE


Urgence vétérinaire vraie. Chez le chien, le pronostic dépend de la dose ingérée et de la rapidité de mise en place du traitement.


PRINCIPAUX SYMPTÔMES ET MÉCANISMES D’ACTION


Les signes cliniques apparaissent environ 30 minutes à 1 heure après l’ingestion et évoluent en quelques heures à 24-48 heures. La dose mortelle est de 250 à 500 mg/kg chez le chien.

Chez le chien, les signes cliniques débutent par des troubles de l’équilibre (ataxie) et du comportement. Surviennent ensuite une prostration et un coma avec hyperréflexivité, convulsions intermittentes, trémulations musculaires et tremblements. Des signes associés sont présents : hypersalivation, bradycardie, bradypnée, hypothermie marquée (< 33°C) entrainant la mort.


QUEL VETERINAIRE CONTACTER ?

Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, la rapidité d’intervention est importante et une surveillance vétérinaire prolongée doit être mise en place. Un traitement des convulsions, des perfusions intraveineuses, … sont nécessaires.


HOSPITALISATION

Il n’existe pas d’antidote spécifique. L’hospitalisation est indispensable pour mettre en place une réanimation médicale adaptée destinée à lutter contre les convulsions, contrôler l’hypothermie, favoriser l’élimination du toxique, …



INTOXICATION AU PARAQUAT CHEZ LE CHIEN

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Le paraquat est herbicide interdit en Europe depuis 2007. Certains stocks peuvent encore exister dans des remises, exploitations agricoles, … Le paraquat se présente habituellement sous forme d’une solution liquide à laquelle sont généralement ajoutés un émétique et un colorant marron. Les principaux noms commerciaux sont : Gramoxone ®, Giror ®, Illico ®, Reglex ®, Reglone ®, Speeder ®, Suzaxone ®, Tradiaquat ®, Totacol ® .

Le paraquat a un effet caustique et provoque une fibrose pulmonaire et une atteinte polyviscérale (foie, cœur, reins).
Les premiers signes cliniques surviennent généralement moins d’une heure après l’ingestion.


PREMIERS GESTES


Vous pouvez administrer tout de suite après l’ingestion un adsorbant digestif de type montmorillonite, smectite ou charbon activé.
Dans la mesure du possible, notez l’heure d’ingestion, la quantité absorbée et la composition exacte du produit (prendre l’emballage).
Rendez-vous rapidement chez le vétérinaire.


GRAVITÉ


Urgence vétérinaire vraie
Le pronostic est généralement très réservé.
La dose létale moyenne pour le chien est d’environ 50 mg/kg


PRINCIPAUX SYMPTÔMES ET MÉCANISMES D’ACTION


L’intoxication peut évoluer selon deux modes principaux :

Une forme aiguë évoluant en 24 heures. Elle est dominée par des signes digestifs : hypersalivation, douleur dans la bouche provoquée par une nécrose des tissus, douleur dans le ventre, vomissements, diarrhée. Si la quantité absorbée est importante, des troubles nerveux, cardiaques, rénaux et hépatiques peuvent survenir et entrainer la mort en 24 à 72 heures.
Une forme subaiguë, si la quantité absorbée est moindre. L’évolution se fait sur environ 3 semaines. Après les premiers signes, une rémission temporaire s’installe mais des troubles respiratoires (dyspnée, toux, cyanose) apparaissent et évoluent vers une insuffisance respiratoire (et parfois rénale) et la mort.
En cas de contact de la peau avec le produit, une nécrose cutanée peut également se produire.


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable.


HOSPITALISATION


Elle est de règle et doit se faire le plus vite possible. Selon les cas un lavage gastrique peut être décidé. Une réanimation médicale est mise en place.



INTOXICATION PAR LA NICOTINE CHEZ LE CHIEN

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Il faut avant tout retirer le toxique de l’environnement du chien et le mettre de côté pour le montrer au vétérinaire. On peut administrer du charbon activé pour favoriser l’élimination du toxique, mais en faisant très attention, surtout en cas de vomissements, que le chien ne fasse pas une fausse déglutition. S’il présente des troubles neurologiques, il vaut mieux s’abstenir. Dans tous les cas, ne pas prendre le risque de se faire mordre ou griffer.


GRAVITÉ


A faible dose, seuls des signes digestifs de type vomissements, diarrhée, hypersalivation sont présents et le pronostic est favorable.
A forte dose, c’est une Urgence vétérinaire vraie et il faut consulter.


PRINCIPAUX SYMPTÔMES ET MÉCANISMES D’ACTION


La nicotine est un des alcaloïdes contenu dans le tabac. Sa concentration dans la plante est maximale quand elle est en graines. La quantité de nicotine ne diminue pas quand on fait sécher les feuilles de tabac. La quantité de nicotine inscrite sur les paquets de cigarettes correspond à ce qui est inhalé par un fumeur. En cas d’ingestion, la quantité absorbée est beaucoup plus importante (environ 10 à 20 g par cigarette).

L’intoxication du chien est surtout la conséquence du mâchonnement de cigarettes, de flacons de remplissage de cigarettes électroniques, de médicaments de sevrage tabagique (plus rarement de l’ingestion de gomme à mâcher). Une dose de 10 mg/ Kg de poids peut être mortelle pour un chien. La nicotine agit en bloquant certains neurorécepteurs.

A faible dose, seuls des signes digestifs de type vomissements, diarrhée, hypersalivation sont présents et le pronostic est favorable.

A plus forte dose, des troubles nerveux (agitation, prostration, ataxie, paralysie, convulsions, …), cardio-vasculaires (hypotension, augmentation puis chute de la fréquence cardiaque, troubles du rythme cardiaque), troubles respiratoires peuvent survenir. Ils peuvent ensuite évoluer vers un coma et la mort.


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, une surveillance vétérinaire prolongée doit être mise en place.


HOSPITALISATION


Dans les formes graves, l’hospitalisation est de règle et permet de mettre en place un traitement spécifique (médicaments de type atropine ou dérivés), associé à un traitement médical symptomatique pour lutter contre les convulsions, les troubles respiratoires, …



INTOXICATION DU CHIEN PAR LE PARACÉTAMOL

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Le paracétamol (également appelé acétaminophène), est le médicament le plus prescrit chez l’homme. Il est présent dans presque tous les foyers et très largement utilisé chez l’homme pour lutter contre la douleur ou la fièvre. Il existe de très nombreux médicaments humains contenant du paracétamol : Dafalgan®, Doliprane®, Efferalgan®, … Chez le chien, le paracétamol est toxique.

Il faut avant tout retirer le médicament de l’environnement du chien, le mettre de côté pour le montrer au vétérinaire et tenter d’évaluer la quantité ingérée par le chien.

Si l’intoxication remonte à moins de 1 heure, il est utile de faire vomir le chien.

On peut aussi administrer du charbon activé (5 ml/kg par voie orale) pour favoriser l’élimination du toxique, mais en faisant très attention, surtout en cas de vomissements, que le chien ne fasse pas une fausse route.

Après ces premiers gestes, une consultation en urgence chez le vétérinaire est primordiale. Dans la mesure du possible, prendre l’emballage du produit suspecté pour le montrer au vétérinaire.

GRAVITE


Urgence vétérinaire vraie. Le pronostic dépend de la dose ingérée et de la rapidité de la mise en place du traitement après l’ingestion.
Faute d’un traitement précoce, l’évolution vers un coma est rapide et la mort du chien survient généralement en 24 à 48 h. Si le chien survit les trois premiers jours, le pronostic est plus favorable.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


Chez le chien, l’intoxication au paracétamol est généralement la conséquence d’une automédication par le propriétaire ou de l’ingestion accidentelle par le chien (et plus particulièrement les chiots).

Chez le chien la dose toxique est de 50 à 100 mg/kg.



PRINCIPAUX SYMPTOMES ET MECANISMES D’ACTION


Chez l’homme, avant d’agir puis d’être éliminé, le paracétamol est transformé dans le foie par une enzyme. Chez le chien, cette enzyme n’est que peu présente.

Chez le chien, le paracétamol s’accumule alors dans le foie. Il déclenche une réaction qui détruit les cellules du foie puis agit au niveau du sang en modifiant l’hémoglobine contenue dans les globules rouges. L’hémoglobine est transformée en méthémoglobine qui entraîne une coloration brun-chocolat du sang. Le sang n’est alors plus capable de transporter correctement l’oxygène dans l’organisme.

Les premiers signes apparaissent le plus souvent 2 à 12 h après l’ingestion. La toxicité hépatique survient le plus souvent avant la toxicité sanguine.

Chez le chien, les signes majeurs sont généralement digestifs et dominés par de l’anorexie, de l’abattement, des douleurs abdominales, de la diarrhée, des vomissements (parfois retardés), de l’hématémèse, du méléna et un ictère.

On peut aussi observer des signes cardiorespiratoires et sanguins tels que : cyanose, dyspnée, tachycardie, respiration rapide (tachypnée).

Des signes cliniques tels qu’un œdème de la face, du cou, de la poitrine et des membres, et une coloration brun-foncé des urines sont également possibles.


VETERINAIRE A DOMICILE – SERVICE D’URGENCE VETERINAIRE


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.
En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, une surveillance vétérinaire prolongée et des soins intensifs doivent être mis en place.


HOSPITALISATION


Elle est indispensable dans les cas graves. Selon la situation, des analyses sanguines permettront d’évaluer l’importance de l’anémie, de mettre en place des perfusions adaptées, voire une transfusion sanguine. Le chien est généralement placé sous perfusion pour favoriser l’élimination du paracétamol. Il est réchauffé en cas d’hypothermie, transfusé lors d’anémie sévère, mis sous oxygénothérapie en cas de cyanose, …



INTOXICATION PAR LE CANNABIS CHEZ LE CHIEN

CONDUITE À TENIR EN URGENCE


Le cannabis ou chanvre indien est une plante utilisée comme stupéfiant sous différentes formes.

L’intoxication du chien par le cannabis est due à une ingestion accidentelle de résine (haschich), de feuilles coupées, de « space cake » (gâteau au chocolat contenant du cannabis très tentant pour le chien !), de mégots ou plus rarement une inhalation passive de fumée de cigarettes de marijuana.
En revanche, des cas d’intoxication volontaire sont également rapportés par des consommateurs « s’amusant » à souffler la fumée de leurs joints dans les narines de leur chien.

Malheureusement le diagnostic d’intoxication par le cannabis est souvent très difficile car les propriétaires restent discrets sur les circonstances ! C’est une erreur. En n’informant pas correctement votre vétérinaire (soumis au secret professionnel) vous pouvez mettre en danger la vie de votre chien.

La dose toxique chez le chien est de 50 à 100 mg/kg de plante entière. La dose mortelle est de 3 g/kg de plante entière.

Retirer de la gueule du chien les produits ingérés en veillant à ne pas vous faire mordre. Si l’intoxication est très récente (moins de 30 min), faire vomir le chien en prenant toutes les précautions de rigueur. En revanche, si le chien présente des signes neurologiques ou est trop agité, le faire vomir est déconseillé, voire dangereux.

Attention, sous l’emprise du stupéfiant, un chien habituellement gentil peut devenir agressif.
Administrer (avec précaution pour éviter des fausses routes) du charbon activé. Mettre le chien au calme et dans l’obscurité totale.


GRAVITE


Urgence vétérinaire vraie à relative en fonction de la quantité ingérée, de la taille, de l’âge et de l’état général du chien. L’intoxication au cannabis justifie une consultation d’urgence. Le pronostic est en général favorable mais la récupération peut être longue (plusieurs jours).

PRINCIPAUX SYMPTOMES ET MECANISMES D’ACTION


La plante contient des molécules toxiques (les cannabinoïdes : Δ9 tétrahydrocannabinol, cannabidiol, cannabigérol, …)
Les signes cliniques apparaissent entre quelques minutes et 3 heures après l’ingestion. Selon les circonstances, ils peuvent durer entre 12 heures et 3-4 jours car l’élimination du toxique est très lente.

Les symptômes les plus évocateurs sont des signes neurologiques : somnolence, prostration, ataxie, … Les chiens peuvent être agités ou au contraire comateux. Leur comportement est agressif ou anormal (désorientation, vocalises, poussent leur tête contre les murs, …). L’œil est vitreux, la démarche mal assurée, et les mouvements sont désordonnés. Dans les cas les plus graves, des convulsions et un coma sont possibles.
On observe aussi des signes digestifs : vomissements, hypersalivation, incontinence fécale, augmentation anormale de l’appétit, le chien se jette sur n’importe quoi pour le manger.
Des troubles cardiaques et respiratoires sont également possibles selon les doses ingérées : polypnée, tachycardie ou bradycardie associés à de l’hyperthermie ou de l’hypothermie.
Les signes cliniques peuvent durer plusieurs jours (rarement plus de 4 jours).


Quel vétérinaire consulter ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, une surveillance vétérinaire et des soins prolongés doivent être mis en place.


HOSPITALISATION


En raison des risques neurologiques importants et de la très lente élimination du toxique l’hospitalisation du chien est quasi toujours indispensable pour mettre en place des perfusions et un traitement favorisant l’élimination du toxique.



INTOXICATION À L’ASPIRINE CHEZ LE CHIEN

CONDUITE A TENIR EN URGENCE :


L’aspirine, ou acide acétylsalicylique, est un médicament présent dans presque tous les foyers et très largement utilisé chez l’homme. Il existe de très nombreux médicaments humains contenant de l’aspirine : Alka-seltzer ®, Aspégic ®, Aspro ®, Catagine ®, Céphyl ®, Juvépirine ®, …

L‘aspirine est également utilisé chez le chien dans certaines indications.

Chez le chien, l’intoxication à l’aspirine est généralement la conséquence d’une automédication, d’un surdosage accidentel ou de l’ingestion accidentelle par le chien.

Il faut avant tout retirer le médicament de l’environnement du chien et le mettre de côté pour le montrer au vétérinaire. Si l’intoxication remonte à moins de 2 heures, il est utile de faire vomir le chien, voire de pratiquer un lavage gastrique.

On peut administrer du charbon activé (5 ml/kg par voie orale) pour favoriser l’élimination du toxique, mais en faisant très attention, surtout en cas de vomissements, que le chien ne fasse pas une fausse route. S’il présente des troubles neurologiques, il vaut mieux s’abstenir. Dans tous les cas, ne pas prendre le risque de se faire mordre.

Dans cette situation, il est tout à fait contre-indiqué d’administrer d’autres anti-inflammatoires et tout autre médicament contre la fièvre, ainsi que des corticoïdes.


GRAVITÉ


Urgence vétérinaire vraie ou relative. C’est une urgence vraie. Les jeunes chiens, les chiens âgés, les chiens souffrant d’insuffisance rénale ou hépatique sont plus sensibles.

L’intoxication à l’aspirine peut être mortelle chez le chien en un à plusieurs jours. Le pronostic dépend de la dose ingérée et de la rapidité de mise en place du traitement.


PRINCIPAUX SYMPTÔMES ET MÉCANISMES D’ACTION


Chez le chien, les premiers signes cliniques de l’intoxication à l’aspirine peuvent apparaître 30 minutes après l’ingestion, voire plusieurs heures après pour les formes d’aspirine retard.

L’évolution se fait sur environ 24 heures mais la mort peut survenir plusieurs jours après l’intoxication. Chez le chien, la dose toxique est de 50 à 100 mg/kg, ce qui veut dire qu’UN comprimé de 500 mg peut tuer un chien de 10 kg.

Les principaux signes cliniques lors d’intoxication à l’aspirine sont :

Cardio-respiratoires : hyperpnée
Digestifs : nausées, vomissements (particulièrement fréquents chez le chien) et parfois hémorragiques.
Nerveux : prostration, hyperesthésie, nystagmus, convulsions puis coma
Autres signes : hyperthermie


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, la mise en place rapide du traitement et une surveillance vétérinaire prolongée sont essentiels.


HOSPITALISATION


L’hospitalisation est souvent nécessaire et même indispensable dans les cas graves. Elle permet la mise en place de soins intensifs adaptés reposant sur l’administration de pansements digestifs, d’antiacides, de perfusions, d’acidifiants urinaires, … voire d’une assistance respiratoire.



INTOXICATION DU CHIEN PAR LE GLYPHOSATE (HERBICIDE)

CONDUITE À TENIR EN URGENCE


Le glyphosate est un désherbant (herbicide) très utilisé dans l’agriculture et dans les jardins des particuliers. Il est commercialisé sous plus de 400 spécialités (Roundup®, Glyphos®, Glysan®, Randox®, …).
Le glyphosate, biodégradable, est peu dangereux pour l’environnement et le chien. Néanmoins, il peut être à l’origine de certaines intoxications.

L'intoxication du chien se produit par ingestion des solutions prêtes à l’emploi, projection, contact avec les yeux ou par ingestion de l’herbe qui vient d’être traitée. Si l’utilisation est faite dans le respect des conditions d’utilisation, les intoxications du chien sont rares.
La toxicité propre du glyphosate est peu importante et les doses ingérées sont généralement très faibles. En revanche, celle des produits associés (souvent du polyoxyéthylène diamine, irritant) est parfois supérieure.

Pour prévenir le risque d’intoxication, il est recommandé d’éviter de laisser sortir les chiens dans les heures qui suivent un traitement au glyphosate.

Administrer du charbon activé. Il est très efficace mais il faut l’administrer avec précaution pour éviter des fausses routes.

En raison du caractère irritant pour les muqueuses digestives, il ne faut pas faire vomir le chien.
Donner de l’eau à boire et laver le chien à l’eau en cas de projections importantes sur la peau et les poils.
En cas de contamination oculaire, rincer les yeux abondamment (10 minutes) avec du sérum physiologique ou de l’eau.

Après ces premiers gestes, une consultation en urgence chez le vétérinaire est prudente. Dans la mesure du possible, prendre l’emballage du produit suspecté pour le montrer au vétérinaire.

GRAVITE


Urgence vétérinaire relative le plus souvent et en fonction de l’importance de la contamination, l’âge et l’état de santé du chien.
Le pronostic est généralement bon, avec une régression des signes cliniques en 24 à 48 heures.

PRINCIPAUX SYMPTOMES ET MECANISMES D’ACTION


Chez le chien, la dose létale moyenne (DL 50) est de 100 mg/kg.
Les signes surviennent entre 30 minutes à 2 heures après l’ingestion du produit ou de l’herbe qui vient d’être traitée.

Ils sont dominés par :

Des troubles digestifs, consécutifs au pouvoir irritant du produit sur les muqueuses : hypersalivation, difficultés à déglutir, gingivite, vomissements parfois hémorragiques ou diarrhée.
Des troubles oculaires en cas de projection : irritation, conjonctivite, larmoiement, ulcère de la cornée.
Moins fréquemment, des troubles nerveux : prostration, ataxie, tremblements musculaires.


VETERINAIRE A DOMICILE – SERVICE D’URGENCE VETERINAIRE


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.
En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, une surveillance vétérinaire prolongée doit être mise en place, un traitement de l’état de choc, des examens complémentaires (radiographies, …) sont nécessaires, …



MON CHIEN A MANGÉ DU CHOCOLAT

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Notez l’heure supposée de l’ingestion, estimez la quantité ingérée et la nature du chocolat (cacao, chocolat noir ou au lait). Rendez-vous rapidement dans un service d’urgences vétérinaires.

Les gestes à ne pas faire : si dans certains cas, provoquer le vomissement peut être utile, c’est un geste potentiellement à haut risque pour l’animal. La décision ne doit être prise que sur avis du vétérinaire.


GRAVITÉ


Urgence vétérinaire vraie pouvant mettre en jeu la vie du chien. En revanche, avec une prise en charge précoce et adaptée, selon la quantité ingérée, le pronostic est généralement favorable. Il n’existe pas d’antidote spécifique.


PRINCIPAUX SYMPTÔMES ET MÉCANISMES D’ACTION


La toxicité du chocolat est due à la théobromine qu’il contient. Le cacao est très riche en théobromine. Viennent ensuite le chocolat noir puis le chocolat au lait. Le chocolat blanc n’en contient que des traces.

En moyenne, chez un chien de 10 kg, l’ingestion d’environ 150 à 300 g de chocolat noir (ou de 50 à 150 g de cacao) peut être mortelle. Mais attention, il existe de fortes différences de sensibilité d’un chien à un autre.

Les signes cliniques surviennent quelques heures après l’ingestion et l’évolution dure entre 6 et 24 heures. Une toxicité chronique cumulative est également possible et peut provoquer une dégénérescence du myocarde.

Les principaux symptômes de l’intoxication au chocolat sont :

hyperthermie
troubles nerveux : agitation ou prostration, démarche hésitante (ataxie), convulsions, coma
troubles digestifs : diarrhée, vomissement, hypersalivation (ptyalisme), coloration noire des selles par le cacao, douleurs abdominales. Les signes digestifs sont généralement les premiers à apparaître.
troubles cardiaques et respiratoires : selon la dose et le stade, fréquence anormalement élevée ou diminuée, rythme irrégulier, respiration rapide
troubles urinaires : augmentation de la quantité d’urine produite (polyurie)


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, une surveillance vétérinaire prolongée doit être mise en place.


HOSPITALISATION


Souvent nécessaire et même indispensable dans les cas graves. Selon la situation, l’administration d’anticonvulsivants, un lavage gastrique, une surveillance électrocardiographique, … peuvent être indispensables



INTOXICATION PAR L’ANTIGEL CHEZ LE CHIEN

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


C’est une intoxication plus fréquente en hiver.

L’antigel (l’éthylène glycol) se présente sous la forme d’un liquide sirupeux à la saveur sucrée, ce qui attire généralement les chiens. Il est utilisé dans les circuits de refroidissement des voitures, les circuits de chauffage central, divers systèmes de réfrigération. Des additifs amers sont souvent ajoutés pour limiter le risque d’intoxication des enfants et des animaux.

Le produit est responsable d’une irritation digestive. Il ne faut pas faire vomir l’animal. Dans la mesure du possible, notez l’heure d’ingestion, la quantité absorbée et la composition exacte du produit (prendre l’emballage).


GRAVITÉ


Urgence vétérinaire vraie. Le pronostic dépend de la dose avalée. Pour un chien de 10 kg, l’ingestion de 30 à 50 ml est mortelle.

L’apparition des signes cliniques survient entre 30 minutes et 3 heures et l’intoxication peut évoluer sur une semaine.


PRINCIPAUX SYMPTÔMES ET MÉCANISMES D’ACTION


Les symptômes dominants sont des vomissements, des troubles nerveux (ébriété, ataxie, convulsions, coma), cardio-respiratoires (œdème pulmonaire, insuffisance cardiaque) et urinaires (insuffisance rénale aiguë avec augmentation de la soif, de la production d’urine et déshydratation).


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. Des examens complémentaires, une réhydratation intensive, l’utilisation d’anticonvulsivants, de molécules spécifiques, … sont nécessaires.

Une surveillance vétérinaire étroite et prolongée doit être mise en place, jusqu’à normalisation de l’état du chien, des paramètres vitaux et biologiques.


HOSPITALISATION


Indispensable dans tous les cas. Le pronostic vital est souvent réservé.



INTOXICATION PAR LE MUGUET CHEZ LE CHIEN

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Le Muguet est une plante poussant naturellement à l’état sauvage dans certaines forêts. C’est aussi le symbole du printemps, associé depuis le début du 20° siècle au 1er mai, fête du travail.
Le muguet (Convalaria majalis) fait partie de la famille des Liliacées. C’est une plante dont toutes les parties (y compris l’eau des vases) sont très toxiques. Les périodes à risque sont la floraison du printemps et l’automne (petites baies rouges). Même les feuilles sèches sont toxiques.
Le chat est plus sujet à cette intoxication que le chien.
Une seule feuille ou un seul brin suffisent à entrainer une intoxication chez un petit chien.
Retirer les plantes de la gueule du chien en veillant à ne pas vous faire mordre.
Faire vomir le chien en prenant toutes les précautions de rigueur et au maximum dans les 3 heures qui suivent l’ingestion. Administrer (avec précaution pour éviter des fausses routes) du charbon activé

Les signes cliniques apparaissent entre 15 minutes et 4 heures après l’ingestion. Prendre un échantillon des plantes (feuilles, fleurs ou baies), une photo ou l’étiquette s’il y en a une. Ces éléments seront précieux pour le vétérinaire.


GRAVITÉ


Urgence vétérinaire vraie. L’évolution de l’intoxication peut durer plusieurs jours et, en fonction de la quantité ingérée, l’intoxication par le muguet peut être mortelle.


PRINCIPAUX SYMPTÔMES ET MÉCANISMES D’ACTION


La plante contient des substances irritantes pour le tube digestif et un glucoside cardiotoxique. Il s’ensuit l’apparition de troubles digestifs : vomissements, hypersalivation puis diarrhée (parfois hémorragique). Ils sont suivis de signes nerveux comme de l’agitation, des tremblements, de l’ataxie, des convulsions, une mydriase et de graves troubles du rythme cardiaque.


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, une surveillance vétérinaire prolongée (en particulier du rythme cardiaque) doit être mise en place ainsi qu’un traitement des vomissements, favorisant l’élimination du toxique, …


HOSPITALISATION

Souvent nécessaire et même indispensable dans les cas graves. Selon la situation une surveillance ECG prolongée et des traitements adaptés sont nécessaires.



INTOXICATION PAR LE LAURIER ROSE CHEZ LE CHIEN

CONDUITE À TENIR EN URGENCE


Le Laurier rose (Nerium oleander) est un arbuste très présent dans les parcs, jardins, terrasses, … en particulier dans le sud de la France.

Toute les parties de la plante sont toxiques : feuilles, fleurs, graines, sève et bois.

Les circonstances de l’intoxication par le Laurier rose chez le chien sont nombreuses. Le plus couramment, elle survient après mâchonnement ou ingestion des feuilles, des fleurs, des branches ou des graines. Elle est également possible par ingestion de l’eau dans laquelle on a mis la plante à tremper, le léchage d’un support ayant été en contact avec la sève ou, si l’on brule un arbuste, par l’inhalation de fumées.
L’intoxication du chien est peu fréquente mais redoutable. Les feuilles fraîches étant amères, c’est plus souvent avec des feuilles sèches que l’intoxication se produit.

Chez le chien, la dose toxique est 3 g de feuilles sèches par kg de poids (environ 2-3 feuilles peuvent tuer un chien de 10 kg).

Retirer de la gueule du chien les feuilles (ou le bois) ingérées en veillant à ne pas vous faire mordre. Si l’intoxication est très récente (moins de 30 min), faire vomir le chien en prenant toutes les précautions de rigueur. En revanche, si le chien présente des signes cliniques ou est trop agité, le faire vomir est déconseillé, voire dangereux. Administrer (avec précaution pour éviter des fausses routes) du charbon activé. Prendre un échantillon des plantes, une photo ou l’étiquette s’il y en a une. Ces éléments seront précieux pour le vétérinaire.



GRAVITE


Urgence vétérinaire vraie. En cas d’ingestion, le chien doit être présenté en consultation sans délai. En fonction de la dose ingérée, la mort peut survenir entre quelques minutes et quelques heures par arrêt cardiaque ou paralysie des muscles respiratoires. Sans traitement, le pronostic est sombre. Il reste toujours réservé pendant environ 3 jours et la récupération peut être lente (jusqu’à un mois).


PRINCIPAUX SYMPTOMES ET MECANISMES D’ACTION


L’intoxication est due à la présence de molécules toxiques (hétérosides cardiotoniques tels que l’oléandroside). Ces substances produisent des déséquilibres ioniques au niveau cellulaire. Ils induisent des perturbations dans le fonctionnement des cellules musculaires, myocardiques ou nerveuses.

En général, les premiers signes cliniques apparaissent rapidement (en moyenne dans les 30 minutes à 2 heures qui suivent l’ingestion). Plus rarement, ils n’apparaissent qu’après 24 à 48 heures. Ils sont dominés par des nausées, des vomissements répétés, des douleurs abdominales, une hypersalivation et de la diarrhée, parfois hémorragique.

Des troubles nerveux et cardiaques peuvent apparaître pendant les 3 jours qui suivent : abattement, ataxie, tremblements, convulsions, bradycardie, extrasystoles, … En l’absence de soins, l’évolution se fait vers un coma et la mort.


Quel vétérinaire contacter ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.
En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable.


HOSPITALISATION


L’hospitalisation est indispensable pour la mise en place de perfusions, une surveillance cardiaque, des traitements anti-arythmiques et anticonvulsivants.


INTOXICATION PAR LES RATICIDES CHEZ LE CHIEN

L’intoxication par les raticides (et souricides) est fréquente, en particulier pour les chiens qui ont accès à des endroits fréquentés par les rongeurs : exploitations agricoles, clubs hippiques, remises, greniers, caves, …

Les appâts sont généralement fait à base de céréales, ce qui les rend appétents pour les chiens. L’intoxication résulte généralement de l’ingestion accidentelle d’appâts. L’intoxication du chien par l’ingestion de rats ou de souris intoxiqués est rare et suppose une consommation régulière.

Il existe actuellement deux sortes de produits commercialisés en France, avec des effets très différents :

Les anticoagulants anti-vitamine K
L’alpha-chloralose
Mais d’autres produits peuvent être rencontrés comme : la crimidine


CONDUITE A TENIR EN URGENCE


En cas d’ingestion de raticides, dans la mesure du possible, prendre l’emballage du produit suspecté pour le montrer au vétérinaire. En effet, il existe de très nombreuses sortes de raticides.

Mettre l’animal au calme et à l’obscurité. Le transférer le plus vite possible chez le vétérinaire.
Ne pas faire vomir le chien, surtout si des troubles nerveux sont présents.
Ne pas faire boire de lait.



GRAVITÉ


C’est une urgence vétérinaire vraie. Le pronostic dépend du produit ingéré, de la dose mais surtout de la rapidité d’intervention. Il est réservé à très réservé.


PRINCIPAUX SYMPTÔMES ET MÉCANISMES D’ACTION


Les symptômes sont très variables selon la nature du toxique :

Digestifs
Neurologiques pour des produits comme la crimidine ou l’alpha-chloralose
Troubles respiratoires, hémorragies, … pour les anti-vitamine K
Le délai d’apparition après l’ingestion est très variable : 30 min pour la crimidine ou l’alpha-chloralose, et jusqu’à 3 semaines pour certains anti-vitamine K


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, une surveillance vétérinaire prolongée doit être mise en place, un traitement de l’état de choc, des examens complémentaires (radiographies, …) sont nécessaires, …


HOSPITALISATION


Souvent nécessaire et même indispensable dans les cas graves. Selon la situation, des analyses sanguines permettront d’évaluer l’importance de l’anémie, de mettre en place des perfusions adaptées, voire une transfusion sanguine.



INTOXICATION PAR L’OIGNON, L’AIL ET L’ÉCHALOTE CHEZ LE CHIEN

CONDUITE À TENIR EN URGENCE :


L’oignon (Allium cepa) est responsable d’intoxication chez le chien, comme d’autres plantes de la même famille : ail, échalote, … Cru ou cuit, l’oignon est toxique pour le chien. Certaines races de chien, comme l’Akita Inu, sont considérées comme étant plus sensibles.

L’intoxication par l’oignon se produit :

Soit par une ingestion unique mais massive
Soit par une ingestion modérée mais répétée
Les circonstances les plus courantes sont le vol d’une tarte aux oignons ou autre plat riche en oignons, le vol d’oignons crus dans une cuisine ou une remise, le vol et le jeu avec les bulbes plantés dans le jardin. C’est aussi le cas lors d’alimentation régulière du chien par des petits pots pour bébés qui contiennent souvent de l’oignon.

La dose toxique est de 5 à 10 g d’oignon par kg, soit environ 1 oignon pour un chien de 10 kg.

Retirer de la gueule du chien l’oignon, ou le plat contenant de l’oignon, en veillant à ne pas vous faire mordre. Si l’intoxication est très récente (moins de 30 min), faire vomir le chien en prenant toutes les précautions de rigueur. Evaluer la quantité ingérée et prendre un échantillon, une photo ou l’étiquette s’il y en a une. Ces éléments seront précieux pour le vétérinaire. Surveiller le chien (et en particulier ses urines) pendant au moins une semaine. Les premiers signes cliniques peuvent n’apparaître que tardivement.


GRAVITE :


Urgence vétérinaire vraie mais variable selon la quantité ingérée, l’importance des signes cliniques, l’âge, l’état général, …
Bien prise en charge, l’intoxication du chien par les oignons est rarement mortelle mais le chien peut mettre plusieurs jours à récupérer.


PRINCIPAUX SYMPTOMES ET MECANISMES D’ACTION :


La toxicité est liée à certains composants soufrés qui transforment l’hémoglobine et détruisent les globules rouges (cette hémolyse explique la couleur foncée des urines). Les premiers signes cliniques peuvent n’apparaître que 1 à 3 jours (voire une semaine) après l’ingestion et l’évolution se fait sur 8 à 15 jours.

Les signes cliniques sont dominés par de l’abattement, des vomissements, de la diarrhée, des muqueuses pâles, des urines foncées (souvent marron). L’anémie qui s’installe est responsable de l’apparition de difficultés respiratoires et cardiaques. Dans certains cas, une insuffisance rénale aiguë est possible.


VETERINAIRE A DOMICILE/SERVICE D’URGENCE VETERINAIRE :


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’intoxication, une consultation dans un service d’urgence est conseillée. En cas de signes cliniques, elle est indispensable. En effet, une surveillance vétérinaire prolongée doit être mise en place, un traitement spécifique et symptomatique, des examens complémentaires, et parfois une transfusion sanguine, peuvent être nécessaires.


HOSPITALISATION :


Souvent nécessaire et même indispensable dans les cas graves. Selon la situation, des analyses sanguines permettront d’évaluer l’importance de l’anémie, de mettre en place des traitements adaptés, voire une transfusion sanguine.



INTOXICATION PAR LE SEL (CHLORURE DE SODIUM) CHEZ LE CHIEN

CONDUITE À TENIR EN URGENCE


L’intoxication par le sel (chlorure de sodium) chez le chien peut être due à une ingestion de sel de cuisine, de sel régénérant pour lave-vaisselle, de sel utilisé pour traiter le verglas, par l’ingestion d’objets en pâte à sel, de biscuits apéritifs ou d’autres aliments très salés et enfin par ingestion d’eau de mer.

En général, l’intoxication se produit en cas d’ingestion excessive de sel sur un chien qui n’a pas accès à une source d’eau (gamelle d’eau gelée ou vide, eau souillée et inappétente, …)

Si après une ingestion excessive de sel votre chien présente des signes d’intoxication mais est encore capable de boire seul, il faut commencer par lui donner de l’eau en petites quantités et de façon répétée. En revanche, l’administration rapide d’une grosse quantité d’eau est dangereuse.

Une intoxication par le sel peut être mortelle
 ou laisser de graves séquelles.
La dose toxique chez le chien est de 4 g/kg, soit environ 1 litre d’eau de mer pour 7 kg.

En général, le chien va vomir le sel ingéré si il s'agit de sel pur, le plus génant c'est quan celui ci est contenu dans un autre aliment, eau de mer, pâte à sel etc...


GRAVITÉ


Urgence vétérinaire vraie ou relative selon l’importance, la localisation et la nature


PRINCIPAUX SYMPTOMES ET MECANISMES D’ACTION


Une trop forte concentration de sodium dans le sang, provoque un œdème du cerveau et de graves troubles nerveux. Au niveau du tube digestif, il y a un appel d’eau entraînant une diarrhée très importante.

En l’absence de soins appropriés et selon la quantité ingérée, l’œdème cérébral peut être irréversible.

Les signes cliniques surviennent entre quelques minutes et quelques heures. Ils sont dominés par :

Une soif importante
Des troubles digestifs : vomissements, diarrhée liquide et abondante, douleurs abdominales et parfois une hypersalivation
Des signes nerveux : agitation, ataxie, cécité, prostration, tremblements puis convulsions, perte de conscience voire coma.
Des signes généraux : déshydratation, congestion des muqueuses, hyperthermie lors de convulsions
L’évolution peut durer de 1 à 5 jours.

S’il n’y a que des signes digestifs (le plus souvent dans les cas d’ingestion d’eau de mer), le pronostic est plutôt favorable. En cas de signes nerveux, le pronostic est sombre et la mort peut survenir en quelques heures à quelques jours.


VETERINAIRE A DOMICILE – SERVICE D’URGENCE VETERINAIRE


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.

En son absence, pour ce type d’urgence, et surtout en cas de troubles nerveux, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable pour traiter sans délai l’œdème cérébral.


HOSPITALISATION


Elle peut être nécessaire selon l’importance des signes cliniques. En cas de troubles nerveux, elle est même indispensable pour mettre en place des perfusions, des anticonvulsivants, des diurétiques adaptés, …


MON CHIEN A JOUÉ AVEC DES CHENILLES PROCESSIONNAIRES

CONDUITE A TENIR EN URGENCE

Les chenilles processionnaires (Thaumetopoea pityocampa) colonisent les pins dans de nombreuses régions, y compris en Ile de France. En mars-avril, les chenilles descendent des arbres en une longue procession pour aller sʼenfouir dans le sol plusieurs dizaines de mètres plus loin. Les chenilles sont recouvertes de poils extrêmement urticants. Ils se détachent facilement dès que la chenille est inquiétée, libérant une substance très irritante. Surtout, ne jamais toucher les chenilles avec les mains. Eloignez lʼanimal de la zone. En cas dʼatteinte cutanée, faites un ou deux shampooings pour éliminer la substance urticante. En cas de contact buccal, vous pouvez faire lécher au chien un pot de glace à la vanille pour diminuer lʼœdème et lʼamener tout de suite chez le vétérinaire.


GRAVITÉ

Cʼest une urgence vétérinaire vraie. La substance irritante libérée par les poils des chenilles provoque irritation de la peau, de la langue, des yeux, des bronches, … pouvant aller jusquʼà une nécrose avancée nécessitant des amputations. Sur des animaux (ou des gens) allergiques des réactions violentes (œdème de Quincke, choc anaphylactique) peuvent mettre en jeu le pronostic vital.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES

La curiosité du chien le pousse à lécher les chenilles qui sont au sol. Les poils urticants entrainent alors une nécrose grave de la langue. Les lésions sont parfois confondues avec une brûlure ou lʼingestion dʼun toxique.


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?

Si votre vétérinaire traitant est ouvert, cʼest bien évidemment lʼinterlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type dʼurgence, dès les premiers gestes effectués, il ne faut pasperdre de temps et conduire sans délai lʼanimal dans un service dʼurgence.

 
HOSPITALISATION

Nécessaire le plus souvent, particulièrement en cas dʼatteinte grave de la langue, des muqueuses ou dʼétat de choc.


PRÉVENTION

Il existe plusieurs types de prévention :

En fin d’hiver, mise en place de pièges le long des troncs des pins qui ont un nid. En descendant le long du tronc, les chenilles seront capturées dans un sac en plastique. Les pièges doivent être bien posés et suffisamment en hauteur pour éviter qu’un enfant ou un animal puisse y avoir accès.
Si vous voyez des nids dans les pins, signalez les à votre Mairie qui peut mettre en place des plans d’intervention adaptés. Ne retirez surtout pas les nids vous-même.
Utilisation des phéromones de synthèse au moment de la reproduction du papillon (de juin à septembre selon les régions) permet d’éliminer de nombreux papillons mâles et diminuer la fécondation des femelles.
Eco-prévention : l’amélioration de la biodiversité permet de mieux contrôler les populations de chenilles. Il est ainsi conseillé de :
Poser des nichoirs à mésanges. Cet oiseau insectivore adore dévorer les chenilles processionnaires.
Planter des feuillus en lisière des forêts de pin, en particulier des bouleaux qui émettent des odeurs répulsives.



MON CHIEN A UN ABCÈS, UNE MASSE, UNE TUMÉFACTION

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Un abcès est une accumulation de pus dans une petite cavité. Il existe des abcès superficiels et des abcès profonds. Seuls les abcès superficiels sont faciles à détecter par le propriétaire. Le phlegmon est une atteinte proche de l’abcès vers lequel il peut évoluer.

Comment détecter un abcès superficiel : la première manifestation est souvent l’apparition d’une zone douloureuse, chaude, rouge. Selon l’importance, le chien peut être abattu, donner l’impression de souffrir. Il lèche souvent la zone en cause, ce qui aggrave généralement la surinfection. Si une patte est concernée, il peut boiter. Au niveau de la gueule ou d’une dent, il peut refuser de s’alimenter, baver, avoir une haleine fétide (halitose). En cas d’abcès des sacs anaux, il peut se frotter le derrière par terre, se plaindre pour faire ses selles ou paraître constipé.

Une boule peut se développer sur la zone concernée, parfois en quelques heures. Elle peut être plus ou moins grosse, douloureuse, fluctuante.
Dans les cas avancés, l’abcès peut se percer spontanément et laisse s’écouler un pus nauséabond.

Comment détecter un abcès profond : le plus souvent, aucun signe extérieur spécifique n’est identifiable, sauf parfois une petite lésion cutanée, porte d’entrée d’un corps étranger (épillet par exemple). C’est avant tout la détérioration de l’état général qui doit vous alerter : abattement, perte d’appétit, fièvre, …

Bons et mauvais gestes : Il faut déjà prendre la température du chien. Elle doit être inférieure à 39°C. Si elle est élevée des risques importants de complications générales existent.

Une masse rouge, chaude, douloureuse n’est pas toujours un abcès. Une confusion est possible avec certaines tumeurs. Lors de l’exploration de la zone atteinte, soyez très prudent, n’appuyez pas sur la lésion. Vous pourriez vous faire mordre ou aggraver la situation.

Pour soulager l’animal, vous pouvez placer un linge propre et humidifié avec un antiseptique sur la zone malade. Si l’abcès est percé, avant d’aller chez le vétérinaire, il peut être utile d’essayer de couper les poils autour de la lésion et de désinfecter la zone, sous réserve de ne pas aggraver les lésions ou de vous faire mordre.


GRAVITÉ


Urgence vétérinaire vraie ou relative selon l’importance, la localisation, la température, l’état général de l’animal et la cause de l’abcès, la gravité est variable.

Si la lésion est superficielle, peu douloureuse, que le pus s’écoule spontanément vers l’extérieur et que l’animal est un jeune adulte en bon état général, une désinfection locale deux fois par jour et une bonne surveillance de l’état général peuvent suffire.

Si l’état général du chien est altéré, s’il a de la fièvre, s’il souffre, si l’abcès est gonflé, important, mal situé,… l’animal doit être montré à un vétérinaire sans délai. Les complications les plus redoutables des abcès sont une généralisation de l’infection à tout l’organisme, l’évolution d’une insuffisance rénale aiguë, d’un choc septique, …


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


Un abcès superficiel est généralement la conséquence d’une plaie qui s’infecte. La plaie initiale peut être très discrète (une simple piqûre par exemple). La surinfection peut être la conséquence de la souillure initiale de la plaie, de l’objet responsable de la blessure, mais aussi du léchage de l’animal.

Les causes les plus fréquentes chez le chien sont les piqûres, les coupures, les morsures, … mais aussi les épillets de graminées.

Les abcès profonds peuvent concerner de nombreux organes (foie, poumon, intestin, …). Ils ne sont pas détectables de l’extérieur par le propriétaire. Des examens complémentaires (examens sanguins, échographies, …) sont généralement nécessaires au diagnostic. Ils peuvent avoir la même origine que les abcès superficiels mais peuvent aussi être la conséquence de très nombreuses autres maladies (diabètes, cancers, occlusions, …)


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation dans un service d’urgence est nécessaire, voire indispensable. Le vétérinaire devra explorer l’abcès, le drainer chirurgicalement sous anesthésie le plus souvent, rechercher un éventuel corps étranger dedans, …


HOSPITALISATION


Souvent nécessaire quelques heures et même indispensable dans les cas graves : abattement important de l’animal, fièvre élevée, complications cardiaques, douleur importante, … Selon la situation, des analyses sanguines, des radiographies, échographies, … peuvent être nécessaires.



MON CHIEN A UN ÉPILLET

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Brutalement, à son retour de promenade, votre chien éternue, se frotte le nez, l’œil ou l’oreille, secoue sa tête, boite, se lèche la patte, … Il est peut être victime d’un épillet !

De par leur structure, lorsqu’ils sont secs, les épillets ont tendance à s’accrocher dans les poils et à toujours progresser vers l’avant. Ils peuvent rentrer dans divers orifices (oreilles, narines,…) ou même traverser la peau et entamer une migration dans l’organisme pouvant ainsi être responsables d’abcès, de pleurésie, de fistules, …
Cette affection est très courante durant les mois d’été. Les sites de prédilection sont les oreilles, les yeux, les espaces interdigités et le nez.
Avant de manipuler votre chien, prenez des précautions pour ne pas vous faire mordre. Un épillet est souvent la source de vives douleurs pour votre compagnon.
Inspecter bien les zones à risque : entrée des conduits auditifs, entre les doigts des pattes, … et retirer délicatement les épillets que vous voyez. Si besoin coupez ou rasez délicatement les poils.


LES GESTES À NE PAS FAIRE


En cas d’épillet dans le conduit auditif :

N’introduisez aucun instrument dans l’oreille. Vous risquez de blesser gravement votre chien, de fragmenter l’épillet, de perforer le tympan.
Ne mettez aucun produit dedans. Cela rendra l’exploration par le vétérinaire beaucoup plus compliquée et, en cas de perforation du tympan, vous pourriez provoquer de graves complications.

En cas d’épillet dans l’œil :

N’utilisez aucun instrument pour retirer l’épillet. Vous risquez de provoquer de très graves lésions sur la cornée.
Même si l’épillet a pu être retiré, montrez le chien au vétérinaire pour détecter sans délai d’éventuelles lésions de la cornée.


GRAVITÉ ET CAUSES POSSIBLES


Un épillet est une urgence vétérinaire vraie. Une extraction est souvent aisée si elle est faite rapidement. En revanche, si l’épillet a commencé sa migration dans l’organisme, les complications peuvent être redoutables.

C’est surtout en été que les risques sont les plus élevés, en particulier pour les chiens vivant à l’extérieur, ayant accès à des terrains vagues, des jardins, … Les chiens à poils longs ou à oreilles tombantes sont plus exposés que les autres.


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, il est souvent nécessaire de tranquilliser le chien, voire de l’anesthésier pour pouvoir localiser et retirer l’épillet. Dans un certain nombre de cas, des examens complémentaires (échographie, fibroscopie, …) sont indispensables.


HOSPITALISATION


Souvent nécessaire et même indispensable dans les cas graves, en particulier si une anesthésie ou une chirurgie sont nécessaires.



MON CHIEN S’EST FAIT ATTAQUER PAR UN SANGLIER

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


L’attaque par un sanglier est souvent associée à des plaies de l’abdomen ou des perforations de la cage thoracique.

S’il y a une plaie thoracique, mettre des compresses sur la paie, entourer le thorax d’une bande ou d’un linge, et coucher le chien du côté de la plaie (pour limiter les « fuites d’air »). S’il y a une plaie abdominale, entourer les viscères digestifs dans un linge propre et humide et coucher le chien de façon à ce que la plaie ne soit pas vers le bas mais vers le haut.

Emmener immédiatement le chien dans un service d’urgences vétérinaires ou un centre hospitalier vétérinaire.


GRAVITÉ


Des blessures provoquées par un sanglier doivent toujours être considérés comme une urgence vétérinaire vraie.
La vie du chien est potentiellement en danger. Il faut se méfier des petites plaies en surface parce qu’il y a souvent des lésions gravissimes en profondeur. Des hémorragies internes sont possibles. Les plaies sont souvent très souillées et le risque infectieux est important.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


Séance de chasse, promenade en forêt


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.
En son absence, une consultation sans délai dans un service d’urgence s’impose. Il faudra recourir de façon quasi obligatoire à une anesthésie après réanimation du chien (perfusions, oxygène, …), réaliser des examens poussés si besoin (radiographies, échographie, exploration chirurgicale des plaies du chien,…)


HOSPITALISATION


Toujours nécessaire


MON CHIEN A ÉTÉ PIQUÉ PAR DES MÉDUSES

Si vous partez en vacances à la mer avec votre protégé, vous pouvez vous retrouver confrontés à ce problème.


CONDUITE À TENIR EN URGENCE :


Il existe de très nombreuses espèces de méduses. En France, par exemple, les espèces rencontrées sont peu dangereuses mais certaines peuvent être responsables d’une envenimation chez le chien.
Les tentacules des méduses sont recouverts de cellules urticantes sécrétant du venin. Lors d’un contact le venin est libéré.
Le chien peut être touché par contact avec une méduse lors d’une baignade mais c’est souvent en jouant avec des méduses échouées sur la plage qu’il en est victime.
Parfois le chien prend la méduse dans sa gueule, voire la mange. Même desséchées, les méduses sont dangereuses.

Si votre chien est entré en contact avec une méduse :

Le cas échéant, retirer la méduse de sa gueule en mettant des gants et en prenant garde de ne pas vous faire mordre par le chien
Localiser la ou les zones cutanées concernées
Rincer sans frotter les parties concernées avec de l’eau de mer uniquement,
ATTENTION : ne pas utiliser d’eau douce (elle fait éclater les cellules urticantes responsables de l’envenimation).


GRAVITE :


Urgence vétérinaire relative dans la majorité des cas. En cas d’ingestion, il est conseillé de montrer le chien en consultation.
Le pronostic est favorable.


PRINCIPAUX SYMPTOMES ET MECANISMES D’ACTION :


Le contact des cellules urticantes de la méduse avec la peau du chien provoque immédiatement une vive douleur, rapidement suivie d’une rougeur et d’un œdème locaux.

Si la gueule du chien a été en contact, une hypersalivation est observée. Un gonflement de la langue et de la gorge peuvent entraîner des difficultés respiratoires.

Lors d’ingestion, l’irritation du tube digestif provoque des vomissements et des douleurs abdominales.

Des signes généraux (abattement, troubles cardiaques, ataxie, …) sont possibles mais rares.
La douleur disparaît en 1 à 2 heures et les autres signes cliniques après 24 heures.


VETERINAIRE A DOMICILE – SERVICE D’URGENCE VETERINAIRE :


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation dans un service d’urgence vétérinaire est utile en cas de signes cliniques importants ou si le chien a mangé des méduses.


HOSPITALISATION :

Elle n’est qu’exceptionnellement nécessaire.


MON CHIEN S’EST FAIT ACCIDENTER

Afin d'éviter ce genre de drame, tenez toujorus bien votre chien en laisse, et veillez à ce que votre propriété soit bien vloturée.


CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Votre chien vient d’avoir un accident de la voie publique. Il faut commencer par prendre des mesures de sécurité pour éviter qu’il n’y ait d’autres blessés : ne pas stationner sur la voie publique, écarter les badauds, se signaler s’il fait nuit, …

A cause de la douleur, faites attention de ne pas vous faire mordre en manipulant le chien, même s’il est très gentil. Il ne faut pas hésiter à lui mettre une muselière ou un lien sur la gueule.
Assurer vous ensuite que le chien respire correctement et si besoin, dégagez avec précautions ses voies aériennes

Si vous observez des saignements, des précautions particulières sont à prendre. Si vous observer des saignements par les orifices naturels, il faudra le signaler au vétérinaire. De la même façon, toute perte de conscience, convulsion, mouvements anormaux des yeux, … seront à signaler.

En cas de plaie, de fracture évidente, … les gestes à faire ou à éviter sont détaillés par ailleurs. Ces lésions paraissent souvent inquiétantes pour le propriétaire mais le plus souvent elles ne mettent pas en jeu le pronostic vital à court terme.

Il faut déplacer le chien le moins possible, l’allonger sur le côté (décubitus latéral) et si possible sur un plan dur (planche) permettant de le transporter. Il est important de le tenir au chaud en le recouvrant d’une couverture (attention de ne pas le brûler si vous utilisez des bouillottes).


GRAVITÉ


Un accident de la rue est une urgence vétérinaire vraie. Alors, sans attendre, il faut conduire le chien dans un service d’urgence vétérinaire.

ATTENTION : En matière de traumatologie, les blessures les plus visibles sont souvent les moins graves à court terme. Même si le chien ne présente pas de plaie externe visible, des lésions internes (hémorragies, pneumothorax, rupture de vessie, hernies diverses, …) peuvent engager le pronostic vital et se développer, parfois après plusieurs heures. Des fractures non visibles en première intention peuvent exister, un état de choc grave peut s’installer…



PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


Chien non tenu en laisse, chien qui a peur de quelque chose, course vers un congénère, …


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Le facteur temps est souvent décisif pour optimiser les chances de survie du chien. En conséquence, si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.

En son absence, pour ce type d’urgence, il faut vous rendre le plus rapidement possible dans un service d’urgences vétérinaires ouvert 24 heures sur 24 de type centre hospitalier vétérinaire. En effet, une surveillance vétérinaire prolongée doit être mise en place, un traitement de l’état de choc, des examens complémentaires (radiographies, …) sont généralement nécessaires.

L’attente de l’arrivée d’un vétérinaire à domicile est souvent une perte de temps d’autant plus préjudiciable qu’il devra de toute façon diriger l’animal vers un centre d’urgence en mesure d’effectuer les examens complémentaires, la mise en observation, le contrôle durable de la douleur, …


HOSPITALISATION


Dans la grande majorité des cas, il faudra hospitaliser le chien au moins 24 heures, des complications pouvant survenir de façon différée.



MON CHIEN A UNE FRACTURE OUVERTE

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


On parle de fracture ouverte dès qu’il existe, en plus de la fracture, une plaie de la peau proche de la lésion.

Si votre chien est victime d’un accident, qu’il a une boiterie importante associée à une plaie, il peut y avoir fracture ouverte.

Les fractures ouvertes sont souvent douloureuses, alors, faites attention de ne pas vous faire mordre en manipulant le chien, même s’il est très gentil. Les premiers gestes à faire sont de bien recouvrir la plaie avec un pansement stérile (ou un linge propre), d’éviter de manipuler le membre pour ne pas aggraver les lésions et d’amener le plus vite possible le chien chez le vétérinaire.


GRAVITÉ


Une fracture ouverte est une urgence vétérinaire vraie.

Le risque majeur est la contamination de l’os par des germes (ou bactéries), provoquant des complications parfois très sérieuses. Une douleur importante est de règle. La gravité dépend également de ce qui a provoqué la fracture : un accident peut aussi avoir entraîné d’autres lésions au niveau des organes de l’abdomen ou du thorax, une hémorragie interne, …

Le pronostic vital du chien peut être engagé.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


Traumatismes, accidents de la voie publique, bagarres, morsures, plaie par balle et autres armes à feu, …


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.

En son absence, une consultation sans délai dans un service d’urgence s’impose. Il faudra faire des radiographies, des soins locaux importants (le plus souvent sous anesthésie générale), adapter le traitement de la douleur à l’évolution de la situation, lutter contre l’état de choc par une réanimation médicale, …


HOSPITALISATION


Pratiquement toujours nécessaire



MON CHIEN CARDIAQUE FAIT UNE CRISE

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


En langage commun, le terme crise cardiaque est généralement utilisé pour l’infarctus du myocarde chez l’homme. Cette maladie cardiaque est exceptionnelle chez le chien. En revanche, d’autres maladies cardiaques, en particulier les myocardiopathies, peuvent être responsables de véritables crises cardiaques pouvant aller jusqu’à la mort subite.

Le plus souvent, le chien présente brutalement une baisse de forme, une intolérance à l’effort, une fatigue anormale voire des malaises pouvant aller jusqu’à la syncope cardiaque. Des complications de type œdème pulmonaire sont possibles.


GRAVITÉ


Chez le chien une crise cardiaque est toujours une urgence vétérinaire vraie. La survie du chien est généralement engagée. La rapidité de la prise en charge vétérinaire peut être déterminante. Il faut donc sans délai transporter le chien dans un service d’urgence vétérinaire.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


Des modifications de l’environnement du chien peuvent suffire à déclencher une crise cardiaque, en particulier chez un chien déjà connu comme souffrant d’une maladie cardiaque. Les principaux facteurs de stress comme un orage, une période de forte de chaleur, un effort excessif, … peuvent provoquer un malaise cardiaque chez un chien prédisposé.

Des troubles du rythme cardiaque (tachycardie, extrasystoles, …) sont généralement présents.


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Le facteur temps est souvent décisif pour optimiser les chances de survie du chien. En conséquence, si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.

En son absence, pour ce type d’urgence, il faut vous rendre le plus rapidement possible dans un service d’urgences vétérinaires ouvert 24 heures sur 24 de type centre hospitalier vétérinaire. En effet, une surveillance vétérinaire prolongée doit être mise en place, un traitement de l’état de choc, des examens complémentaires (radiographies, …) sont généralement nécessaires.


HOSPITALISATION

Elle est de règle pour instituer rapidement une réanimation médicale adaptée, administrer de l’oxygène, … et surtout, maintenir une surveillance vétérinaire rapprochée et appropriée.


MON CHIEN A UNE PEAU SUR L’OEIL

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Ce que l’on appelle familièrement « peau sur l’œil » est en fait une procidence de la 3° paupière ou membrane nictitante.

Commencez par évaluer l’état général de votre chien : a-t-il de la fièvre, est-il abattu. Assurez-vous également qu’il n’a pas de troubles digestifs (diarrhée ou vomissements) et qu’il n’est pas déshydraté.
Vérifier l’état de ses yeux : une douleur de l’œil est souvent la cause d’une procidence de la membrane nictitante. Si l’œil est rouge, si la cornée est abimée, blanchâtre, … il faut consulter en urgence.
Eliminez une possible intoxication : il ne faut pas confondre la procidence de la 3ème paupière avec la luxation de la glande nictitante

Certains médicaments (en particulier certains tranquillisants), certains toxiques, … peuvent être à l’origine d’une procidence de la membrane nictitante. Vérifier en particulier que votre chien, n’a pas pu dérober des médicaments, avoir accès à des produits toxiques,…


GRAVITÉ


Urgence vétérinaire vraie ou relative

Selon les éventuelles modifications associées de l’état général : troubles digestifs, troubles neurologiques, douleur (en particulier douleur oculaire), fièvre, … la procidence de la membrane nictitante peut être un signe clinique en rapport avec une situation urgente, voire très urgente en cas de lésion oculaire.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


La procidence de la 3° paupière (ou membrane nictitante) est une situation courante chez le chien. De nombreuses causes peuvent en être responsables :

Enophtalmie (ou enfoncement du globe oculaire dans l’orbite) à la suite d’une douleur oculaire intense, d’un amaigrissement important, d’une déshydratation aiguë, d’une atrophie des muscles oculaires, … Dans beaucoup de ces situations, la procidence de la membrane nictitante n’est que l’expression d’une maladie générale.
Affections neurologiques : Syndrome de Claude Bernard Horner avec une procidence généralement unilatérale, et diverses affections neurologiques : tétanos, rage, maladie de Carré, méningites, intoxications, …
Intoxications : certains tranquillisants (acépromazine) provoquent également une procidence de la 3° paupière.
Diminution de la taille du globe oculaire lors de phtisie, de microphtalmie ou de nanophtalmie.
Lésions de l’orbite : abcès, tumeurs, kystes, …


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. Dans certains cas, le recours à une consultation spécialisée d’ophtalmologie, de neurologie ou de médecine interne pourra être nécessaire.


HOSPITALISATION


En cas d’atteinte associée de l’état général, de fièvre, de troubles digestifs, déshydratation, … une hospitalisation et une surveillance vétérinaire prolongée peuvent être nécessaires. Des perfusions pour traiter une déshydratation, des examens complémentaires, … sont alors nécessaires.



MON CHIEN A UNE PLAIE

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Si la plaie est superficielle, coupez les poils tout autour avec des ciseaux à bouts ronds, désinfectez avec un antiseptique (dettol à 5% ou antiseptique spécial chien, pas d'isobetadine), et recouvrez d’un pansement propre, sans trop le serrer. Si une rougeur ou une douleur anormale est présente ou apparait montrez votre chien au service d’urgences vétérinaires.

En cas de plaie importante, très souillée, profonde, … ou de morsure, il y a un risque important d’infection. L’animal doit alors être examiné par un vétérinaire dans les meilleurs délais. Plus il y a de temps entre la blessure et la mise en place de soins appropriés, plus le risque d’infection augmente.
Il est généralement admis que la prise en charge doit se faire dans les 6 heures pour limiter la gravité des infections secondaires.


GRAVITÉ

Une plaie est une urgence vétérinaire vraie ou relative selon l’importance, la localisation et la nature. L’origine de la plaie est importante à prendre en compte. En effet, si elle est consécutive à un traumatisme grave, d’autres lésions (fracture, atteinte d’organes thoraciques ou abdominaux), un état de choc, … sont possibles et une consultation vétérinaire d’urgence est alors essentielle.

Si la plaie dépasse 1 cm de long, il peut être nécessaire de mettre des points de suture. Pour une bonne cicatrisation, il est souhaitable de recoudre rapidement.
Toute plaie pénétrante (couteau, arme à feu, …) doit faire craindre des lésions sous-jacentes, parfois très graves.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


Traumatismes, bagarres (risque important d’infection), accidents de la voie publique, fugue


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.

En son absence, s’il s’agit d’une petite plaie sans risque de lésion interne, … et si vous ne voulez pas vous déplacer, le recours à une visite vétérinaire à domicile est une option possible via le recours à un service spécifique pouvant se déplacer.

Une consultation dans un service d’urgence reste l’option la plus sûre. Elle est à privilégier si la plaie est étendue, profonde ou très souillée, mais également si la plaie est consécutive à un grave traumatisme, associée à une fracture, … ou si votre chien a beaucoup saigné. Si un examen chirurgical de la plaie est nécessaire, si une anesthésie générale doit être pratiquée, … une surveillance adaptée est nécessaire. Dans l’intérêt de votre animal, l’hospitalisation est alors l’option à privilégier.


HOSPITALISATION


Nécessaire pour les cas graves, les plaies pénétrantes, les plaies associées à une fracture, … (une anesthésie est généralement nécessaire)



MON CHIEN VOMIT

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Bien reconnaître le vomissement

Le vomissement est un acte réflexe qui provoque l’élimination active et par la bouche du contenu digestif et plus particulièrement celui de l’estomac.

Il ne doit pas être confondu avec la régurgitation qui est un rejet passif (c’est-à-dire sans contraction active de l’abdomen) de nourriture non digérée (ou de salive).

L’observation du contenu rejeté est important pour estimer la gravité et orienter ultérieurement le vétérinaire : aliments non digérés, sucs gastriques ou biliaires jaunes ou verdâtres, sang (on parle d’hématémèse) rouge vif ou marron lorsqu’il est en partie digéré, morceaux de corps étranger, de plantes, …

ATTENTION : un chien qui essaye de vomir sans y parvenir doit être présenté sans délai dans un service d’urgence. Il peut s’agir d’un syndrome dilatation-torsion d’estomac qui est une urgence majeure.

Déterminer les circonstances d’apparition

Il est utile de pouvoir préciser la fréquence, l’importance, l’ancienneté, … mais aussi si les vomissements surviennent dans des conditions particulières (changement de nourriture, fugue, ingestion de détritus, d’un corps étranger, de produits ménagers, de médicaments, de produits phytosanitaires (jardinage, …), etc.

En cas d’ingestion de produits toxiques ou de médicaments, il faut amener les produits en cause à la consultation d’urgence. Il faudra aussi pouvoir signaler les antécédents médicaux éventuels, les traitements en cours, …

Rechercher d’éventuels signes cliniques associés

Il est utile de prendre la température du chien. Elle ne doit pas dépasser 39°C. Vérifier si des diarrhées sont associées aux vomissements, s’il y a des troubles neurologiques (vertiges, convulsions, troubles de la conscience …), s’il y a une augmentation de la soif, des chaleurs récentes chez la chienne, des troubles urinaires, …

Une douleur abdominale, un gonflement de l’abdomen, la déshydratation, … sont également des signes qui justifient de présenter le chien à un vétérinaire.


LES GESTES A FAIRE


Sur un chien ayant une conscience altérée, veiller que l’animal ne fasse pas de « fausse route » (passage du contenu digestif vers les voies respiratoires). L’éloigner des matières digestives rejetées, lui dégager la bouche et les voies respiratoires en faisant très attention de ne pas se faire mordre.

Ne pas museler un chien qui vomit, il risquerait de s’étouffer.

Si le chien qui vomit est adulte, en bonne santé, sans autre symptôme associé et non déshydraté, une diète de 12 à 24 heures est à mettre en place. L’abreuvement ne sera repris que par petites quantités.

Mais attention, dans certaines circonstances, une diète prolongée peut être néfaste. Il faut par ailleurs surveiller l’état général de l’animal sur les 24-48 heures suivantes. Si de nouveaux vomissements surviennent ou si l’état général se dégrade, une consultation d’urgence s’impose alors.


GRAVITÉ


Urgence vétérinaire vraie ou relative selon l’importance, la nature, l’état général du chien, son âge, la cause supposée, …

La plupart du temps, l’épisode de vomissement est bref et s’arrête de lui-même sans nécessiter d’intervention médicale. Si les vomissements persistent, s’ils sont abondants ou associés à un abattement, de la fièvre, la présence de sang, … il est nécessaire de porter un diagnostic précis et donc de mettre en place à la fois une réanimation médicale adaptée (perfusions intraveineuses pour réhydrater le chien) et des examens complémentaires afin de déterminer la cause primitive. Il en est de même si les vomissements surviennent chez un chiot ou un chien âgé.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


Le vomissement est un symptôme peu spécifique et commun à de très nombreuses maladies ou situations : maladies infectieuses, intoxications alimentaires, maladies métaboliques (diabète sucré, insuffisance rénale, insuffisance surrénalienne, …), ingestion de produits toxiques, effets secondaires de nombreux médicaments, occlusions digestives, certains cancers (en particulier digestifs), maladies neurologiques, …


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, s’il s’agit d’un épisode isolé sans autre signe clinique une consultation est prudente. Si vous le souhaitez, l’appel à un service à domicile est envisageable. Mais si des examens complémentaires, des perfusions intraveineuses, … sont nécessaires, il vous faudra tout de même vous rendre dans un service d’urgence.

Dans les autres cas, le recours à un service d’urgence est conseillé, voire indispensable dans les situations les plus sérieuses (et notamment si le chien tente de vomir sans y parvenir). Une surveillance vétérinaire, des examens complémentaires (radiographies, analyses,…), des perfusions prolongées pour réhydrater l’animal,… sont souvent nécessaires.


HOSPITALISATION


Souvent nécessaire et même indispensable dans les situations les plus graves. Dans certains cas, une fibroscopie digestive, voire une intervention chirurgicale d’urgence, peuvent même être indispensables, notamment en cas d’ingestion de corps étranger, d’occlusion intestinale, …



MON CHIEN URINE DU SANG

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


La coloration rouge des urines n’est jamais normale et peut avoir de nombreuses origines. Cette coloration peut traduire la présence dans les urines de sang en nature, d’hémoglobine ou de myoglobine. Seules des analyses microscopiques sanguines et urinaires permettent de faire la différence (les bandelettes urinaires ne sont pas adaptées). Il vous faut tout d’abord essayer de déterminer assez précisément l’aspect des urines et les conditions d’apparition du sang. Ses informations seront précieuses pour le vétérinaire.

Les urines sont-elles rouges ou marron foncé ?
Y-a-t-il des caillots de sang ?
La coloration rouge est-elle présente au début de la miction, pendant toute sa durée ou plutôt à la fin ?
Le chien fait-il des efforts pour uriner, semble-t-il avoir mal à ce moment là ?
Le nombre des mictions est-il anormalement augmenté ?
Le jet d’urine est-il normal ou au contraire très diminué ?
Le chien a-t-il de la fièvre ?
Il est inutile de recueillir des urines par terre. Elles ne seront pas utilisables à des fins d’analyse. La façon dont est réalisé le prélèvement d’urine est très importante. La cystocentèse (sous guidance échographique) est de loin la meilleure technique et la moins douloureuse pour le chien.


GRAVITÉ


Certaines des causes responsables de la coloration rouge des urines peuvent mettre en jeu le pronostic vital du chien ou compromettre gravement la fonction rénale. C’est donc potentiellement toujours une urgence vétérinaire vraie.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


La coloration rouge des urines peut être la conséquence de trois mécanismes principaux, chacun pouvant avoir différentes origines :

Présence de sang dans les urines. On parle d’hématurie. L’examen microscopique révèle la présence de globules rouges. L’hématurie peut être la conséquence de traumatismes sur les voies urinaires ou génitales, de maladies infectieuses (néphrites, cystites, …), de calculs urinaires, de tumeurs (reins, vessie, voies urinaires, …), de troubles de la coagulation, d’intoxications (warfarin par exemple), …
Présence d’hémoglobine dans les urines. On parle d’hémoglobinurie. Certaines maladies (anémie hémolytique, leptospirose, piroplasmose, certaines intoxications (paracétamol, naphtaline, oignons, zinc, …), … provoquent la destruction des globules rouges. L’hémoglobine qu’ils contiennent est alors libérée dans le sang en grande quantité et passe en partie dans les urines, donnant une coloration rouge et parfois marron foncé.
Présence de myoglobine dans les urines. On parle de myoglobinurie. Lors de certaines affections, la myoglobine se retrouve en grande quantité dans les urines. C’est notamment le cas lors de coup de chaleur, d’électrocution, de convulsions prolongées, d’effort particulièrement intense ou prolongé…


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Bien évidemment, la prise en charge de cette situation est difficilement réalisable à domicile. En effet, dans un premier temps, le vétérinaire doit faire la différence entre une hématurie, une hémoglobinurie et une myoglobinurie et donc recourir à des analyses sanguines et urinaires. Parallèlement, il lui faudra en rechercher la cause. Pour ce faire, les techniques d’imagerie (échographie en particulier) sont généralement incontournables.

En conséquence : Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation dans un service d’urgence est indispensable. En effet, notamment en cas d’hémoglobinurie ou de myoglobinurie, une réanimation médicale adaptée devra être mise œuvre sans délai pour éviter l’installation d’une grave insuffisance rénale.


HOSPITALISATION


Souvent nécessaire et même indispensable dans les cas graves, chez les animaux fragiles, très jeunes ou âgés, lorsqu’une réanimation médicale doit être mise en place, pour réaliser des examens complémentaires appropriés (cystoscopie, chirurgie, …), …



MON CHIEN A DES URINES FONCÉES

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Il vous faut tout d’abord essayer de déterminer assez précisément l’aspect des urines. Les urines normales du chien sont jaune pâle à jaune foncé.

Dans certaines circonstances, elles peuvent être :

jaune très foncé : il s’agit en général d’urines très concentrées, ce qui n’est pas forcément pathologique. C’est même normal chez un chien qui n’a pas bu depuis un certain temps, s’il fait très chaud, …
orangées : arrive parfois lorsque les urines sont très concentrées mais aussi lors de certaines affections hépatiques ou biliaires.
rouges ou rosées : ce n’est jamais normal. Il faut consulter.
couleur marron foncé, thé ou café : ce n’est jamais normal, il faut consulter en urgence.
En cas d’urines marron foncé, certains renseignements importants doivent être collectés pour aider le vétérinaire à établir un diagnostic différentiel :

Dans les jours précédents, a-t-il été en promenade dans une forêt, un bois, des broussailles, des parcs et jardins ?
Avez-vous trouvé des tiques sur lui ?
Sa température est-elle élevée (> à 39°C) ?
A-t-il déjà présenté des épisodes de cette nature ?
S’il s’agit d’un chien mâle, semble-t-il constipé ou a-t-il du mal à faire ses selles ?
A-t-il fait un effort très violent ou très prolongé ?


GRAVITÉ


Des urines marron foncé sont toujours une situation grave. Elles traduisent en général la présence en grande quantité dans le sang de substances anormales telles que de l’hémoglobine ou la myoglobine. Ces pigments, lorsqu’ils sont libérés dans le sang, sont très toxiques notamment pour les reins. Ils peuvent très rapidement provoquer des lésions rénales irréversibles. Une partie des pigments est éliminée par les urines et donne cette coloration marron foncé (on parle, selon le cas d’hémoglobinurie ou de myoglobinurie). Nous sommes donc dans le cas d’une vraie urgence vétérinaire.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


Les causes d’hémoglobinurie ou de myoglobinurie massives sont nombreuses :

maladies infectieuses ou parasitaires : leptospirose, piroplasmose (ou babésiose),…
maladies du système immunitaire : anémies hémolytiques auto-immunes, réaction après une transfusion sanguine, …
intoxications : paracétamol, oignon, naphtaline, zinc, …
Electrocution, coup de chaleur, convulsions prolongées, effort intense et prolongé, …


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. Il faut lui montrer le chien sans délai. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, des examens sanguins et urinaires sont nécessaires à l’établissement d’un diagnostic précis, la fonction rénale doit être régulièrement évaluée, une réanimation appropriée à chaque cas doit être mise en place.


HOSPITALISATION


Souvent nécessaire et même indispensable dans les cas graves, chez les animaux fragiles, très jeunes ou âgés.



MON CHIEN NE MANGE PLUS

CONDUITE À TENIR EN URGENCE


Commencez par proposer de la nourriture appétente : une friandise, une alimentation humide ou une ration ménagère afin d’objectiver avec certitude la perte d’appétit.

Déterminer les circonstances d’apparition : il est utile de savoir depuis quand votre chien ne mange plus. En cas d’ingestion de produits toxiques ou de médicaments, il faut amener les substances en cause à la consultation d’urgence. Il faudra aussi pouvoir signaler les antécédents médicaux éventuels et les traitements en cours.

Recherchez d’éventuels signes cliniques associés : il est utile de prendre la température du chien. Elle ne doit pas dépasser 39°C. Vérifier si des diarrhées ou des vomissements sont observés, s’il y a une augmentation de la soif, des chaleurs récentes chez la chienne, des troubles urinaires, une salivation abondante, un abattement, des difficultés à se lever. Une douleur abdominale, un gonflement de l’abdomen, la déshydratation, un abattement marqué, des difficultés locomotrices sont également des signes qui justifient de présenter le chien au vétérinaire.


GRAVITÉ


Urgence vétérinaire relative selon la nature, l’état général du chien, son âge, la cause supposée… Urgence vétérinaire vraie en cas d’abattement marqué, de douleur abdominale ou d’anorexie prolongée (plusieurs jours).

Si l’anorexie de votre chien persiste plusieurs jours, il est nécessaire de porter un diagnostic précis et de mettre à la fois en place une réanimation médicale adaptée (perfusions intraveineuses, …) et dans certains cas envisager une réalimentation par sonde.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


La perte d’appétit est un symptôme très peu spécifique et commun à de très nombreuses maladies ou situations : maladies infectieuses, intoxications alimentaires, maladies métaboliques (diabète sucré, insuffisance rénale, maladie d’Addison,…), effets secondaires de certains médicaments, des douleurs abdominales, des douleurs neurologiques, certains cancers, …


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, si la perte d’appétit est récente (moins de 24 heures) sur un chien de taille et d’âge moyen, sans autre signe associé, il est conseillé de consulter dans les 24 heures. Sur un jeune chien (moins de 6 mois) ou de petite taille (moins de 3 kg) ou avec d’autres signes associés (abattement, douleur abdominale, gonflement de l’abdomen) une consultation d’urgence est nécessaire. Si vous le souhaitez, l’appel à un service à domicile est envisageable. Mais si des examens complémentaires, des perfusions intraveineuses, … sont nécessaires, il vous faudra tout de même vous rendre dans un service d’urgence.


HOSPITALISATION


L’hospitalisation est conseillé, voire indispensable dans les situations les plus sérieuses : le risque de déshydratation et d’hypoglycémie est majoré sur certains chiens à risque (jeune chiot, chien de petite taille, chien âgé). Un abattement marqué, une douleur abdominale, de la fièvre doivent être des signes d’appel où le recours à une hospitalisation est conseillé. Une surveillance vétérinaire, des examens complémentaires (radiographies, analyses,…), des perfusions prolongées pour réhydrater le chien, une réalimentation par sonde, … sont souvent nécessaires.



MON CHIEN S’EST FAIT MORDRE

CONDUITE À TENIR EN URGENCE


Votre chien vient de se faire mordre par un congénère lors d’une bagarre ou d’une agression. Les lésions consécutives aux morsures sont le plus fréquemment des plaies dont il convient de déterminer la localisation et l’importance.

ATTENTION : Les morsures sont souvent douloureuses et votre chien a subi un stress. Alors, faites attention de ne pas vous faire mordre ou griffer en le manipulant, même s’il est très gentil.

Les morsures peuvent être superficielles mais parfois beaucoup plus profondes avec une perte de substance cutanée conséquente. Dans les cas les plus graves, des ruptures de la paroi abdominale ou thoracique peuvent survenir et s’accompagner de très graves lésions internes.

Si la plaie vous apparaît superficielle et que votre chien se laisse manipuler, essayez de rendre la zone la plus propre possible : couper les poils avec précaution et à l’aide de ciseaux atraumatiques, désinfecter avec une solution antiseptique (Bétadine, Dakin, Biseptine). Vous pouvez ensuite recouvrir la plaie à l’aide d’un pansement, peu compressif.

En cas de petits saignements, comprimer la zone à l’aide de compresses propres pendant 5 minutes. Si les saignements persistent, présentez votre chien dans un service d’urgences vétérinaires.

Si les lésions vous semblent plus sévères (perte importante de peau, plaie profonde, souillée, perforante) et associées à des signes cliniques inquiétants (détresse respiratoire, boiterie avec suppression d’appui, état de choc, …), rendez-vous sans attendre dans un service d’urgences vétérinaires. Votre chien doit être pris en charge afin de réaliser un bilan lésionnel complet.

ATTENTION : En France et dans d'autre pays d'europe (si cela vous arrive en voyage), à cause de risques sanitaires (rage), la loi impose que le chien auteur de morsures ou de griffures soit mis sous surveillance sanitaire (3 visites à 1 semaine d’intervalle). Prenez les coordonnées du propriétaire du chien en cause et demandez-lui de présenter son animal à un vétérinaire sanitaire.


GRAVITE


Les lésions consécutives à une morsure peuvent constituer une urgence vraie ou relative selon leur localisation et leur importance. Des plaies superficielles et de petite taille (inférieures à 1 cm de diamètre) ne nécessitent pas une prise en charge immédiate et pourront être suivies dans un second temps chez votre vétérinaire traitant.

A contrario, toute blessure plus conséquente semblant s’accompagner de lésions secondaires (brèche abdominale, thoracique, fracture, …) requiert une consultation dans un service d’urgence dans les plus brefs délais. Les conséquences peuvent en effet être graves et engager le pronostic vital de votre chien.

Lors de morsure, les risques d’infection sont importants.


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.
En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable pour une prise en charge complète, pouvant aller d’une simple consultation à une hospitalisation pour réaliser des examens d’imagerie (radiologie, échographie) voire des actes chirurgicaux.


HOSPITALISATION


Souvent nécessaire et même indispensable dans les cas graves afin de stabiliser votre chien (administration d’oxygène, de molécules analgésiques, …), gérer les plaies (chirurgie sous anesthésie générale) ainsi que tout autre dommage consécutif à la morsure.



MON CHIEN S’EST COUPÉ LE COUSSINET

CONDUITE A TENIR EN URGENCE


Les plaies du coussinet sont souvent douloureuses, alors, faites attention de ne pas vous faire mordre en voulant les examiner, même avec un chien très gentil.

Commencez par rincer la plaie avec de l’eau douce et propre. S’il y a un objet coincé (morceau de verre, de métal, …) ou si la coupure est large, profonde ou saigne beaucoup, il faut faire un pansement légèrement compressif de l’extrémité de la patte avec un linge propre et montrer le chien au vétérinaire sans tarder.

Si la plaie est peu importante, il faut bien la désinfecter avec un antiseptique dermique adapté, protéger avec un petit pansement maintenu au-dessus de l’articulation par du sparadrap (sans le serrer) et laisser l’animal au repos. Il faut changer le pansement tous les jours jusqu’à cicatrisation et veiller à ce qu’il ne soit pas mouillé. Si la plaie suinte, reste douloureuse, dégage une odeur anormale, … il faut consulter sans attendre.


GRAVITÉ


La coupure d’un coussinet est une urgence vétérinaire vraie ou relative selon l’importance, l’origine, la douleur. Les coupures souillées ou contaminées doivent être étroitement surveillées.


PRINCIPALES CAUSES POSSIBLES


Traumatismes, morceaux de verre, de métal (grillage, barbelés, …), coquillages coupants, …


QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?


Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.
En son absence, pour ce type d’urgence et si vous ne voulez pas vous déplacer, le recours à une visite vétérinaire à domicile est souvent une option possible via le recours à un service spécifique pouvant se déplacer.
Une consultation dans un service d’urgence reste l’option la plus sûre. En effet, si un examen chirurgical de la plaie est nécessaire, si l’animal a beaucoup saigné, si une anesthésie générale doit être pratiquée, … une surveillance adaptée est nécessaire. Dans l’intérêt de votre animal, l’hospitalisation est alors l’option à privilégier.


HOSPITALISATION


Nécessaire dans les cas graves ou si une anesthésie doit être réalisée.



SYNDROME DE DILATATION TORSION DE L’ESTOMAC CHEZ LE CHIEN

Qu’est-ce que la dilatation-torsion de l’estomac chez le chien ?


Le syndrome de dilatation torsion de l’estomac chez le chien est une affection qui débute avec la distension de l’estomac par des aliments, des liquides comme l’eau de boisson, ou par de l’air en raison d’une respiration haletante. L’estomac peut ensuite tourner sur lui-même (en général dans le sens des aiguilles d’une montre) lorsqu’il est dilaté. La voie d’entrée de l’œsophage et la voie de sortie vers l’intestin sont occlues et les aliments, liquides et air ne peuvent ressortir. Des efforts de vomissement non productifs s’ensuivent.

En raison de la distension et de la torsion de l’estomac, l’apport sanguin peut être bloqué et une partie ou l’intégralité de la paroi de l’estomac peut nécroser. Le risque de nécrose gastrique est d’autant plus grand que le délai avant la prise en charge a été long.

Une autre conséquence est l’occlusion de la veine cave qui ramène le sang de tout l’arrière du corps et entraîne un choc de l’animal. Le choc est une situation dans laquelle une perfusion insuffisante des organes est fatale si elle n’est pas traitée.


Quels sont les signes d’appel de la dilatation-torsion d’estomac chez le chien ?


De nombreuses races de grands et très grands chiens sont prédisposées à cette affection : Akita Inu, Bassets Hound, Berger Allemand, Boxer, Dogue Allemand, Irish Wolfhound, Labrador retriever, Saint Bernard, Setter Irlandais. A titre d’exemple, plus de 30 % des Dogues Allemands présentent un épisode de dilatation-torsion d’estomac au cours de leur vie. Mâles comme femelles sont touchés de façon égale. Les signes cliniques sont des signes d’agitation et d’anxiété de l’animal, des efforts improductifs de vomissements, une distension abdominale, une pâleur des muqueuses (par exemple celles des babines et gencives), une fréquence cardiaque très élevée et un pouls très faible. Les animaux en SDTE sont généralement très faibles et nécessitent un traitement agressif immédiat.


Quel est le traitement pour la dilatation-torsion d’estomac chez le chien ?


Des voies veineuses sont mises en place, des perfusions et médicaments sont administrés afin d’essayer de contrer l’état de choc. Des procédures de décompression sont mises en œuvre en parallèle et dans l’urgence, consistant en la mise en place d’un trocart (grosse aiguille ou cathéter) afin de décomprimer l’estomac des gaz accumulés (gastrocentèse). Un anesthésique est administré et un tube et passé dans l’estomac via l’œsophage afin de vider l’estomac au maximum et de le rincer.

Quand son état le permet, l’animal est opéré rapidement. Sinon l’opération est réalisée quelques heures après réanimation médicale en soins intensifs. Lors de la chirurgie, des signes de nécrose sont recherchés sur les organes. L’estomac est repositionné et est ancré sur le coté droit de l’abdomen pour éviter toute récidive (gastropexie). Parfois, une zone de nécrose est décelée sur l’estomac et nécessite son ablation (gastrectomie). Lorsque trop d’estomac est touché, le pronostic devient désespéré et l’euthanasie de l’animal est recommandée. Si l’estomac n’a pu être vidé par le tube œsophagien, ou s’il contient des corps étranger il est alors ouvert pour être vidé (gastrotomie).

Parfois la rate est également tordue et des caillots sanguins se sont développés dans ses vaisseaux. L’ablation de la rate (splénectomie) est alors nécessaire. Les chiens peuvent vivre normalement sans rate.

L’animal peut aussi présenter des troubles du rythme cardiaque. Ils sont présents dans environ 40% des cas si un problème de rate nécessite son ablation. Ces troubles peuvent être mortels et nécessitent un traitement particulier.


Quels sont les risques et les complications possibles ?


Comme lors de toute chirurgie, des complications peuvent survenir.

Bien que rare, un décès lors de l’anesthésie peut survenir. C’est pourquoi il est parfois préférable de réanimer l’animal en soins intensifs avant d’envisager une intervention chirurgicale. Grâce à l’utilisation de protocoles anesthésiques modernes sécuritaires et d’appareils de monitorage (ECG, oxymétrie pulsée, suivie de la pression sanguine…), le risque est minimisé.

L’infection est une complication peu fréquente puisque des techniques de stérilité stricte sont utilisées pendant l’intervention et que des antibiotiques sont administrés.

Les arythmies cardiaques sont en revanche des complications courantes et peuvent survenir jusqu’à plusieurs jours après l’opération, et peuvent devenir mortelles lorsque leurs fréquences devient trop importantes.

Lors de défaillance multiorganique, des troubles de la coagulation et souvent la mort peuvent survenir.

Le lâchage de l’attache de l’estomac sur la paroi (gastropexie) survient dans moins de 5% des cas avec une technique adaptée.

Des récidives de dilatation de l’estomac peuvent survenir malgré la gastropexie, peu fréquentes, elles sont dues à un défaut fonctionnel du muscle de l’estomac. Des médicaments peuvent être administrés. L’aspect clinique est similaire au syndrome de dilatation-torsion de l’estomac, mais l’estomac ne se tord pas, rendant l’affection moins grave.

Du fait de la grande variabilité de l’état des animaux présentant un syndrome de dilatation-torsion de l’estomac, il est difficile de prévoir si votre animal va présenter des complications postopératoires. En général, les animaux avec une nécrose gastrique se portent beaucoup moins bien que ceux avec un traumatisme minimal présentés peu de temps après les premiers signes cliniques.

Comment se déroule la chirurgie préventive (gastropexie) de la dilatation-torsion d’estomac chez le chien?
Une chirurgie préventive peut être réalisée afin de minimiser les risques de dilatation-torsion d’estomac chez les races à risque. Les Dogue Allemands sont les plus à risque et une étude montre que plus de 30% d’entre eux dilatent au moins une fois durant leur vie.

Cette chirurgie peut être réalisée par laparoscopie par deux petites incisions avec l’aide d’une caméra. La chirurgie peut être faite dès l’âge de 6 mois et peut être associée à une stérilisation (sous laparoscopie également chez la chienne). Elle présente peu de risques, le temps anesthésique et l’hospitalisation sont plus courts, et le coût moindre que lors de syndrome de dilatation-torsion de l’estomac.


La prise en charge de votre animal


Dès sa présentation à l’hôpital, votre chien est immédiatement pris en charge par notre équipe médicale, présente 24h/24. Le syndrome de dilatation-torsion est une réelle urgence, stabiliser votre animal est notre priorité. Des voies veineuses sont mises en place (à l’aide de cathéters), des perfusions et des médicaments sont administrés afin d’essayer de contrer l’état de choc. La douleur de votre animal est immédiatement soulagée à l’aide de morphine. Si une détresse respiratoire est présente une complémentation au masque à oxygène est effectuée. De manière concomitante, des procédures de décompression sont mises en œuvre, consistant en la mise en place d’un trocart (grosse aiguille ou cathéter) afin de décomprimer l’estomac des gaz accumulés (gastrocentèse).

Un anesthésique est administré et un tube est passé dans l’estomac via l’œsophage afin de vider l’estomac au maximum et de le rincer. Quand son état général le permet, l’animal est opéré rapidement après l’admission. Sinon une réanimation médicale est poursuivie et l’intervention est différée de quelques heures afin de limiter les risques anesthésiques.

Un monitoring permanent de votre chien est mis en place : surveillance ECG, pression artérielle, température, fonction respiratoire. Les arythmies cardiaques sont des complications fréquentes et une surveillance de minimum 48 heures est nécessaire.

En fonction de l’état général de votre animal, sans complication post-opératoire, il pourra rentrer à la maison après 2 à 4 jours suivant l’intervention chirurgicale.


Les soins post-opératoires


Les recommandations et les soins post-opératoires vous seront expliquer par un vétérinaire au moment de la sortie de votre animal. Un compte rendu détaillé vous sera rendu à cette occasion. En cas de problème ou de questions vous pourrez joindre en permanence une infirmière et un vétérinaire par téléphone. Notre hôpital est ouvert sans interruption, 24h/24, 7j/7.


Le pronostic

Lors de prise en charge rapide et associant tous les soins intensifs nécessaires, 90% des chiens traités et opérés survivent. Si au moment de l’intervention une portion de l’estomac est nécrosée, les chances de survie diminuent et sont environ de 50%